Barcelone est la première ville à introduire une interdiction totale des « dark stores ». Les livreurs de courses ne seront donc plus autorisés à y installer des centres de distribution. Bien qu’il sembre facile à contourner l’interdiction.
21 « dark stores » ferment
À Barcelone, une interdiction des « dark stores » et des « dark kitchens » entrera en vigueur dans quelques jours : les entreprises de livraison de produits alimentaires ou de repas ne seront plus autorisées à installer des centres de distribution ou des cuisines fantômes dans le centre-ville. La particularité de ces « dark stores » est que les consommateurs ne peuvent pas s’y rendre directement, mais que les coursiers à vélo ou à mobylette livrent à partir de là. Dans de nombreuses villes cela donne lieu à des plaintes pour nuisance.
Le conseil municipal de Barcelone juge également que les centres de distribution menacent les commerces de proximité (traditionnels). L’interdiction vise donc également à les préserver. Les « dark stores » existants doivent disparaître et devenir des entrepôts ordinaires sans livraison à domicile ou des supermarchés ouverts. Les cuisines fantômes – les restaurants qui ne font que livrer – ne seront autorisées que dans les banlieues industrielles de la ville.
La décision est lourde de conséquences : pas moins de 21 « dark stores » devront fermer leurs portes. Huit d’entre elles appartiennent à Glovo, qui a ses bureaux à Barcelone mais qui est en grande partie détenue par l’allemand Delivery Hero. C’est un coup dur pour Glovo, car lundi, la société a annoncé qu’elle allait licencier 250 employés à travers le monde. Aucun coursier ou préparateur de commandes ne sera licencié (pour l’instant), mais principalement des employés de bureau au siège de l’entreprise.
Simple à contourner ?
Barcelone est la ville qui va le plus loin dans la lutte contre les « dark stores », mais des mesures sont également prises ailleurs. La France a décidé qu’ils devaient être considérés comme des entrepôts – et non des magasins, comme on le prétend parfois – ce qui signifie qu’ils ne sont pas autorisés à s’installer n’importe où. Amsterdam les interdisait auparavant dans les zones résidentielles mais, comme Rotterdam, a gelé les nouvelles ouvertures pendant un an – en attendant une meilleure réglementation.
La société de livraison flash Getir a fait la démonstration à Amsterdam d’une solution pratique pour contourner l’interdiction : un dark store y a été partiellement ouvert au public, de sorte que les consommateurs peuvent tout simplement venir y faire leurs achats. Une partie du local est encore fermée, mais les supermarchés traditionnels disposent également d’un espace d’entreposage, fait valoir Getir.