La flambée de la crise du coronavirus au début de l’année dernière a été un coup de massue pour le marché des spiritueux. Néanmoins, Bacardi prévoit une croissance à deux chiffres cette année. Explications de Francis Debeuckelaere, directeur pour l’Europe.
Trois tendances
Depuis l’arrivée de la pandémie et la fermeture de l’horeca, le marché se redresse avec de plus en plus de vigueur. « Les consommateurs ont réagi en réalisant des cocktails à domicile et en redécouvrant le charme des apéritifs, qu’ils avaient un peu oublié », a déclaré Debeuckelaere à L’Echo.
En outre, la demande en boissons peu ou non alcoolisées a considérablement augmenté, une tendance à laquelle Bacardi a répondu en lançant le Martini sans alcool, en bouteilles et en canettes. Pour ce faire, le groupe de boissons a mis au point un procédé unique de désalcoolisation qu’il a fait breveter. D’ici à 2024, Debeuckelaere vise un chiffre d’affaires annuel d’un milliard de dollars (885 millions d’euros) sur ce segment de marché en Europe.
Enfin, la course à la premiumisation s’est accélérée avec la réouverture de l’horeca, indique le directeur. « Lorsqu’ils retournent au café ou au restaurant, les consommateurs veulent se faire plaisir en privilégiant la qualité. On l’observe aussi dans la grande distribution : les clients se ruent vers les bouteilles les plus chères pour les offrir comme cadeaux de fin d’année. »
Pénurie
D’ailleurs, Bacardi est maintenant confronté à une pénurie. « Il n’y a plus assez de cognac, de téquila et de whisky single malt sur le marché mondial », déclare Debeuckelaere. « Je pourrais en vendre beaucoup plus. »
Cette pénurie est due à la fois à la hausse de la demande et à la perturbation des chaînes d’approvisionnement. Cela signifie que les prix vont augmenter. Ces augmentations ne devraient pas décourager les consommateurs, a déclaré Debeuckelaere. « L’élasticité des prix est étroite dans le secteur des spiritueux. Quand les prix augmentent de quelques pour cent, traditionnellement le marché se maintient. »