1. Grand, plus grand, le plus grand
2015 était l’année des méga-fusions : à côté des tandems Ahold-Delhaize, AB InBev-SAB Miller et Kraft-Heinz, on peut noter la reprise d’Iglo et de Findus par Nomad Foods, et l’acquisition de Quorn par Monde Nissin. L’accord annoncé préalablement entre Mondelez et Douwe Egberts Master Blenders a été finalisé cet été.
Ce n’est pas le consommateur mais bien l’investisseur qui se trouve au centre de la logique derrière ces opérations financières. Au niveau local, Jules Destrooper a changé de propriétaire et Spadel s’est promis de sortir de bourse (même si ce n’est pas encore chose faite …). Lotus Bakeries a poursuivi sa stratégie d’expansion grâce à deux reprises saines en Grande-Bretagne.
2. Le supermarché de demain
Le comportement de l’acheteur change, le supermarché est obligé de suivre. Ainsi, l’année 2015 était celle des nouveaux concepts de magasin, chez nous aussi. Le Makro d’Alleur a adopté une nouvelle apparence. Delhaize Shop & Go a fait la même chose à Waterloo. Colruyt a déballé sa formule citadine Okay Compact et Albert Heijn a importé des éléments de sa formule XL à Anvers.
La formule Spar de Colruyt a donné le coup d’envoi d’une opération de renouvellement à Kessel. Nous avons pu voir un tout nouveau concept d’Alvo dans le supermarché Obelix à Dentergem. En décembre, nous avons vécu le point culminant avec la réouverture de l’hypermarché Carrefour à Mons, un hypermarché bien pensé et assez sensationnel où l’expérience est vécue au carré.
3. La guerre des prix devient une guerre de perception
L’année a débuté avec une petite bataille à propos d’asperges. Nous ne pouvons toutefois pas parler de guerre des prix continue en 2015, même si la pression des prix et des promotions restait de toute évidence très élevée. Lorsque Nielsen calcule que 70% des promotions ne sont pas rentables, il est normal que les marques et les retailers partent à la recherche d’autres manières d’attirer l’attention de l’acheteur.
Grâce à une campagne remarquée, Lidl s’est repositionné en tant que ‘discounter du frais pour les familles’. Delhaize était très actif sur les médias sociaux et s’est discerné par des bons d’achat MediaMarkt. Colruyt a promis de réagir encore plus énergiquement aux promotions de la concurrence (pas spécifiquement à la grande joie des fournisseurs de marques) mais a marqué un point remarquable grâce à la commotion orchestrée autour du changement de nom de la bière Cara.
4. Que pouvons-nous encore manger ?
La taxe douteuse sur le sucre instaurée par le gouvernement cette année, n’a quasi aucun lien avec la santé publique, mais le duo nutrition et santé continuera à jouer un rôle primordial ces prochaines années, cela ne fait aucun doute. Un défi difficile pour les marques et les retailers. C’est principalement le sucre qui est visé, et le secteur des boissons rafraîchissantes en subit les conséquences en premier lieu.
Le consommateur ne sait plus où donner de la tête après les annonces confuses faites par l’Organisation Mondiale de la Santé qui plaçait la viande rouge sur la liste des produits cancérogènes. Il serait peut-être préférable de promouvoir une approche positive, comme l’action ‘Eet je slim’ lancée par Lidl pendant la période de blocus, ou le logo ‘Extra’ ou la campagne ‘Prenez des couleurs, c’est bon pour la santé’ chez Delhaize.
5. Une vision plus large de la durabilité
Delhaize et Albert Heijn vendent des légumes moches (ou bizarres), Intermarché lance même des biscuits moches. La lutte contre le gaspillage des denrées alimentaires est passée à la vitesse supérieure en 2015. L’administration de la tva a assoupli les conditions en matière de dons de surplus alimentaires et de plus en plus de supermarchés se sont engagés à offrir les produits non-vendus (ou à en faire du potage). Nous avons même vu le lancement de différentes applis contre le ‘food waste’.
Delhaize a été repris dans le Dow Jones Sustainability Index, Coca-Cola souhaite diminuer de moitié son empreinte écologique d’ici 2020 et Unilever a promis de devenir complètement inoffensif pour le climat d’ici 2030. La crise agricole, qui a dominé quasi toute cette année, est finalement une histoire complexe de durabilité et à ce niveau-là, le secteur obtient des résultats bien plus difficilement, même s’il existe aujourd’hui un accord à propos d’un fond de solidarité pour le secteur porcin.
Et quel est votre avis ?
Exact, l’année 2015 était également l’année des amendes gigantesques suite aux ententes sur la fixation des prix. L’année durant laquelle McCain a fermé une usine dans notre pays. Plusieurs boulangeries ont brûlé, alors que Danone et Continental Foods, entre autres, ont continué à investir dans la production locale. L’année durant laquelle l’e-commerce a connu une croissance phénoménale suite à la menace terroriste. Le secteur agroalimentaire belge s’est montré sous son meilleur jour au monde entier, à l’Expo Mondiale de Milan.
Et la liste n’est pas terminée. Quels étaient selon vous les points forts (ou points faibles) de l’année food 2015 ?