Amazon s’attaque à la grande distribution avec plusieurs concepts à la fois : après la croissance des livraisons à domicile pendant la crise sanitaire, le groupe a décidé non seulement d’étendre Amazon Go, sa formule sans caisse, mais aussi d’ouvrir des supermarchés « ordinaires ».
Avec ou sans caisse
Amazon a le vent en poupe : l’e-commerce a explosé sous l’effet de la crise sanitaire et la demande de livraison à domicile de produits alimentaires (AmazonFresh) a augmenté de manière significative ces derniers mois. Cela n’empêche toutefois pas le géant de la distribution de continuer à miser sur les magasins physiques, en particulier dans le food-retail. L’entreprise de Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, prévoit d’ouvrir au moins six autres supermarchés physiques aux États-Unis dans un avenir proche.
Dans une certaine discrétion, le concept de magasins de proximité Amazon Go, qui accueillent principalement des employés de bureau pour leur pause déjeuner dans les grandes villes, fêtera bientôt l’arrivée d’un grand frère : Go Grocery. Un premier établissement a ouvert ses portes à Washington, et un autre sera bientôt inauguré dans la région, a confirmé un porte-parole d’Amazon à Grocery Dive. On constatera que non seulement ces magasins seront assez proches les uns des autres, mais qu’un supermarché Whole Foods – l’autre enseigne food-retail d’Amazon depuis 2017 – est déjà présent pas très loin d’un des sites évoqués.
Amazon ajoutera également des bureaux près du site de Washington afin de pouvoir garder un œil sur le magasin. Le groupe a manifestement décidé d’investir lourdement dans Amazon Go, comme en attestent les quelque 187 offres d’emplois récemment publiées. On recense aujourd’hui 26 magasins Amazon Go, qui ont remporté un vif succès pendant la crise sanitaire grâce à leur concept sans contact.
Traditionnel ou en ligne
Mais Amazon s’appuie aussi sur des supermarchés plus « traditionnels » : à Chicago et Los Angeles, le géant de l’e-commerce planche sur deux supermarchés avec personnel et caisses qui comprendront également une partie restauration avec places assises et un mini-centre de distribution hautement automatisé. Au moins deux filiales supplémentaires seraient prévues, alors même que le concept n’a pas encore de nom.
En revanche, deux sites californiens qui devaient initialement accueillir des supermarchés seront transformés en centres de distribution supplémentaires. Alors qu’il avait longtemps peiné à s’imposer, l’épidémie a dopé les résultats du service de courses en ligne AmazonFresh. Le fait qu’Amazon n’hésite pas à transformer ses emplacements de vente au détail en hubs en ligne démontre que le groupe voit le food-retail comme un tout et ne fait aucune distinction entre les ventes en ligne et les magasins physiques.