Dans les deux années à venir Aldi envisage d’ouvrir un magasin par semaine en Grande-Bretagne. Le discounter en pleine croissance compte y implanter cent magasins supplémentaires.
Le challenger gagne du terrain
Aldi Süd lance une offensive sur le marché britannique : la chaîne de supermarchés y investit un milliard de livres supplémentaires pour l’ouverture de cent nouveaux points de vente, et ce dans les deux années à venir. Cela signifie donc concrètement que chaque semaine un nouvel Aldi y ouvrira ses portes. Cette expansion permettra de créer 5.000 nouveaux jobs.
Depuis plusieurs années les discounters Aldi et Lidl connaissent une montée en force en Grande-Bretagne. Actuellement Aldi Süd y compte 840 magasins et y est le cinquième plus grand acteur après les ‘quatre grands’ dont la croissance commence à ralentir.
Le plafond d’expansion a été atteint, constatent Tesco, Sainsbury’s, Asda et Morrisons : leurs parts de marché diminuent au profit des challengers allemands. A l’avenir les enseignes britanniques auront du mal à assurer une nouvelle croissance, d’autant plus que la fusion entre Sainsbury’s et Asda (numéros deux et trois sur le marché) a échoué.
La moitié des Britanniques
Pour Aldi par contre le plafond est loin d’être en vue : selon le CEO britannique Giles Hurley, l’enseigne ne touche que la moitié de la population britannique et ce principalement en raison du manque de magasins. D’ici 2025 Hurley veut y détenir 1.200 points de vente.
Dans la région de Londres en particulier il reste un gros potentiel de croissance, estime le discounter, qui d’ici 2025 veut y compter 100 magasins (contre 45 aujourd’hui), voire même 200 à 250 à long terme. La part de marché d’Aldi dans la capitale ne représente que la moitié de la moyenne nationale. C’est pourquoi la chaîne y teste des points de vente Local de plus petit format, qui font office de magasins de proximité.
Au détriment du bénéfice
Toutefois cette offensive expansive masque un bénéfice en baisse au Royaume-Uni. Bien que l’an dernier la chaîne soit parvenue à attirer 800.000 nouveaux clients et à augmenter son chiffre d’affaires de 11%, le bénéfice a chuté de 18%. Le discounter y subit une pression sur les marges et sa politique de prix agressive affecte les résultats.
« Notre bénéfice a en effet souffert des investissements réalisés, mais Aldi n’est pas comme d’autres supermarchés », précise Hurley à la BBC. « Nous envisageons notre politique sur le très long terme et nous nous focalisons avant tout sur notre chiffre d’affaires, nos clients et le nombre de nos magasins. Et non pas sur la rentabilité à court terme. »