Tous les magasins Aldi, où une grève spontanée avait éclaté lundi, sont désormais rouverts. Les négociations commencent cet après-midi. Néanmoins, d’autres actions ne peuvent être exclues car les employés dénoncent une surcharge de travail.
Deux réunions infructueuses
Dans une entreprise où les grèves sont rares, la vitesse à laquelle s’est répandu lundi le mouvement dans la centrale d’Erpe-Mere dAldi était inédite. Ce sont finalement 36 supermarchés qui ont fermé leurs portes. Il s’agissait principalement de magasins situés en Flandre orientale, appartenant la centrale d’Erpe-Mere.
Ce matin, tous les magasins ont rouvert après que les négociateurs nationaux de la chaîne de supermarchés ont programmé des négociations entre la direction et les syndicats. Les négociations débutent cet après-midi à Affligem et sont également suivies de près en dehors de la Flandre orientale.
Le mécontentement est en effet profond, et la fin des compensations accordées dans le cadre de la crise du coronavirus a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Fin juin, l’octroi des compensations financières supplémentaires a pris fin, malgré une pression toujours aussi intense dans les magasins. Après la période de vacances, deux réunions ont été organisées à la centrale d’Erpe-Mere, mais les employés ne se sont pas sentis entendus. Au contraire, la situation s’est envenimée après une déclaration malheureuse du directeur local.
Modèle « sans compromis » met de la pression
En plus des mesures anti-coronavirus, la forte pression de travail est une vieille blessure chez les employés. La direction détermine le nombre d’heures de travail hebdomadaires allouées à un magasin, et le supermarché doit s’en sortir. Selon les syndicats, ce nombre d’heures était déjà serré, en particulier parce que, de pur discounter, Aldi évolue vers un statut de supermarché à part entière. Et la crise du coronavirus n’a rien arrangé. Selon De Standaard, les directeurs de magasins sont dépassés.
Le nouveau concept d’Aldi demande en effet plus de travail : en tant que supermarché « sans compromis », Aldi fait par exemple du pain sur place. Aujourd’hui, la chaîne propose également une gamme plus vaste de produits, qui doivent être mis en rayon manuellement et plus régulièrement, et pour lesquels des espaces de stockage ne sont pas toujours prévus. Les nombreuses innovations et adaptations des magasins apportent également leur lot de contraintes.
Si les négociations ne se déroulent pas bien, il y a de fortes chances que d’autres actions éclatent dans les prochains jours et même dans les prochaines semaines, également dans d’autres centrales. Le syndicat SETCa avait annoncé les grèves à l’avance sur HLN afin que les magasins restent fermés, mais que les rayons soient réapprovisionnés. Cependant, le mécontentement ne se limite pas à Aldi : Selon Jan De Weghe, représentant du syndicat SETCa, les troubles se ressentent chez d’autres grands détaillants. Il craint de nouvelles actions dans le secteur de la distribution cet automne.