Une réduction « plus que logique »
Albert Heijn confirme l’envoi du courrier et estime qu’une telle « initiative de croissance » est plus que normale, vu la reprise de 82 magasins C1000 sur son marché intérieur hollandais, le succès et l’expansion d’Albert Heijn en Belgique, ainsi que l’ouverture mercredi du premier AH en Allemagne.
« Suite à cette forte expansion dans pas moins de trois pays, les investissements d’AH ont évolué à tel point, que nous trouvons logique que les producteurs contribuent à cette croissance. Nous investissons dans cette croissance et le fournisseur grandit avec nous », explique le distributeur à RetailDetail pour justifier cette réduction supplémentaire.
Coup de grâce pour les petits fournisseurs
Cette mesure toutefois sera désastreuse principalement pour les petits fournisseurs, comme l’indique un témoignage dans le journal Het Finacieele Dagblad (FD) : « Les entreprises familiales qui livrent à Albert Heijn réalisent un rendement de 1 à 2 %. Cette mesure sera pour eux un coup fatal. »
Albert Heijn pour sa part estime que ces tarifs intermédiaires sont nécessaires, car le marché est dynamique et évolue. Un porte-parole d’AH a déclaré à l’agence de presse ANP : « Nous ne savions pas en début d’année que nous allions reprendre ces magasins. »
Une réduction qui provoque la colère
Dick Boer, CEO d’Ahold, avait déjà annoncé cette réduction supplémentaire, sans préciser pour autant le pourcentage exact. Selon le journal FD, un groupe de petits fournisseurs serait en train de rédiger une lettre rejetant l’exigence d’Albert Heijn. De son côté le FNLI, l’organisation patronale de l’industrie alimentaire, a fait savoir que de telles modifications unilatérales étaient illégales.
« Tout cela suscite de vives réactions. Récemment nous avons eu à faire à ce même type de lettre de Jumbo et Sligro. Il faut qu’on en finisse avec ces tentatives de changer les règles du jeu », réagit Philip den Ouden du FNLI dans le journal FD. En mars 2012 le site d’information Distrifood écrivait que Jumbo exigeait de ses fournisseurs un bonus de bienvenue de 1,25 %. A l’époque la lettre en question avait également déclenché la colère.
Traduction : Marie-Noëlle Masure