AB InBev a vendu moins de bière cet été, après que Bud Light a perdu sa position de leader sur le marché américain à la suite d’une polémique publicitaire. Le géant de la brasserie s’est alors concentré sur des bières plus chères, avec succès.
Un champ de mines politique
Il faut le faire : perdre 3,4 % en volume et réaliser 4,1 % de bénéfices en plus. Le chiffre d’affaires d’AB InBev a progressé de 5 % au cours du dernier trimestre. Le premier brasseur mondial a vendu 151,9 millions d’hectolitres de bière, ce qui représente un chiffre d’affaires de 15,6 milliards de dollars. L’EBITDA hors effets de change a augmenté de 4,1 %, bien qu’en termes absolus, la croissance n’ait été que de 2 % pour atteindre 5,43 milliards de dollars.
Les augmentations de prix ont stimulé la croissance, mais AB InBev se concentre également (en partie par nécessité) de plus en plus sur les bières haut de gamme. Le producteur de bière s’est heurté à la polarisation politique aux États-Unis, lorsque la principale marque de pils, Bud Light, a fait campagne avec l’influenceur transsexuel Dylan Mulvaney. La tentative d’attirer la génération TikTok est tombé particulièrement mal avec l’Amérique de droite conservatrice et a entraîné un boycott persistant.
Terminations
Le volume nord-américain (représentant un quart) a déjà chuté de 14 % au deuxième trimestre et maintenant de 17 % supplémentaires. Modelo Especial, la rivale de Bud, a même pris la tête du marché nord-américain. Pour rebondir, AB InBev sponsorise désormais des combats en cage, où Donald Trump aime également s’exhiber.
Pour l’ensemble de l’exercice, le géant brassicole table sur une croissance de l’ebitda comprise entre 4 et 8 %, après avoir déjà progressé de 7,3 % au cours des neuf premiers mois de l’année. Le dernier trimestre ne s’annonce donc pas trop brillant pour le groupe. AB InBev se réorganise en effet, avec une réduction des effectifs à Louvain et même la suppression de 2 % des 18.000 emplois aux Etats-Unis.