Alors que plusieurs supermarchés Delhaize rouvrent leurs portes, les troubles persistent au centre de distribution, où un blocage a été levé par la police jeudi matin. Le détaillant augmente la pression sur les grévistes.
Dans la zone de danger ?
Dans la nuit de mercredi à jeudi, une nouvelle grève a éclaté au centre de distribution de Delhaize à Zellik. Les piquets de grève syndicaux ont bloqué le dépôt à partir de 20 heures. À la demande de Delhaize, la police a mis fin à l’action à 5 heures du matin jeudi. Le blocage a eu pour effet de réduire considérablement le nombre de camions en partance pour les magasins.
Il s’agissait d’une action de solidarité avec le personnel des magasins, mais le syndicat ACV Puls craint que le franchisage de 128 magasins Delhaize n’ait à terme des conséquences pour les centres de distribution : « Dès que tous les magasins autogérés seront transférés à des propriétaires indépendants, les employés des dépôts se retrouveront également dans la zone de danger », a déclaré Cédric Claeys, secrétaire de l’ACV, à Visie.net. « La direction pourrait alors décider de transformer la commission paritaire du commerce en commission paritaire de la logistique, où les conditions sont moins favorables. »
Huissiers de justice
Dans les supermarchés, la volonté d’agir semble s’estomper quelque peu, du moins en Flandre. Jeudi, 43 succursales sur 128 étaient encore en grève. Les vacances de Pâques et la perte continue de revenus y sont pour quelque chose. Cela ne signifie pas pour autant que les actions de grève sont terminées : les activistes veulent maintenir les magasins fermés, surtout le samedi.
Delhaize constate que de nombreux travailleurs sont prêts à travailler et adopte entre-temps une position plus ferme dans le conflit social. Les magasins qui comptent de nombreux employés souhaitant travailler, et qui sont encore bloqués par un petit groupe d’activistes reçoivent la visite d’un huissier. Dans les magasins qui restent fermés, les grévistes n’ont pas le droit d’entrer – et ne peuvent donc pas non plus aller aux toilettes.
Des discussions discrètes
« Nous restons ouverts à la concertation sociale, au dialogue et aux suggestions, mais nous ne revenons pas sur notre décision. Nous devons penser à l’avenir de toute l’entreprise. Après quatre semaines de grève, les dégâts sont énormes », a déclaré le porte-parole Roel Dekelver à Het Nieuwsblad.
Entre-temps, le médiateur social nommé par le ministre du travail Pierre-Yves Dermagne a entamé des discussions discrètes avec toutes les parties séparément. Le 18 avril, la direction de Delhaize, les syndicats et le médiateur s’assiéront pour la première fois autour d’une table. C’est le lendemain de la journée d’action prévue par les syndicats pour l’ensemble du secteur du commerce de détail avant les négociations sectorielles.