Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge, a un nouveau président : Jan Vander Stichele, dirigeant de Lotus Bakeries, remplace Jean Eylenbosch (Coca-Cola European Partners). La fédération a également élaboré un mémorandum en vue des élections.
Les recettes pour un « avenir prospère, durable et sain »
Ces derniers mois, la fédération de l’industrie alimentaire belge a connu une métamorphose majeure au plus haut sommet. Vander Stichele est le nouveau président depuis hier et Bart Buysse a été nommé PDG. Vander Stichele a profité de sa nomination pour attirer l’attention sur le mémorandum de Fevia à l’approche des prochaines élections. Lors de son assemblée annuelle, la fédération a élaboré un mémorandum contenant quatre recettes « pour un avenir prospère, durable et sain ».
« Nous avons des recettes pour assurer la croissance, pour attirer des talents, pour un entreprenariat circulaire et pour une alimentation équilibrée. Ce faisant, nous poursuivons la ligne de notre stratégie de développement durable que nous avons élaborée en collaboration avec nos parties prenantes. Pour chaque recette, nous, en tant que secteur, prenons des engagements, mais nous nous adressons également aux décideurs politiques pour qu’ils prennent leurs responsabilités », précise Vander Stichele.
Un rétrécissement du marché alimentaire intérieur
Il existe encore un potentiel de croissance dans l’industrie alimentaire belge, souligne l’organisation, car au cours des trois dernières années, le chiffre d’affaires du secteur a augmenté de 4 milliards d’euros, avec 300 millions d’investissements supplémentaires pour les entrepreneurs belges. Cette croissance est toutefois entièrement imputable aux exportations : les ventes sur le marché belge ont reculé de 2,2% l’an dernier.
Pour Vander Stichele, cette baisse s’explique par le fait que les produits belges présentent un facteur de handicap en termes de coûts par rapport à leurs concurrents étrangers, ce qui entraînerait une augmentation des achats transfrontaliers. L’e-commerce (qui représente 3 % des achats alimentaires pour la consommation domestique) accroît également cette concurrence étrangère.
Collaboration, innovation et formation sont nécessaires
De plus, les exportations risquent également d’être mises sous pression, notamment en raison d’un protectionnisme croissant et du brexit. Vander Stichele prône donc une politique de coopération pour renforcer la compétitivité des entreprises alimentaires belges. L’innovation et la formation sont des éléments importants à cet égard, selon Fevia.
« Nos entrepreneurs investissent dans notre pays et transforment nos usines en des lieux de haute technologie qui nous permettent de rester compétitifs. Mais il y a néanmoins un revers de cette médaille. Chaque jour, nos entreprises sont à la recherche de talents techniquement qualifiés dans un marché du travail qui est très étroit », explique le PDG Buysse. Il préconise dès lors fortement l’enseignement STEM ainsi que le double apprentissage.