Depuis cet été, l’AD Delhaize à Lochristi, en Flandre orientale, a doublé de superficie, ce qui en fait le plus grand du genre en Belgique. Mais l’ambition de l’exploitant Dany Van Assche, c’est surtout d’être le plus beau !
Un exemple inspirant
Pour éviter tout malentendu, précisons qu’il veut évidemment parler de son supermarché AD ! Jusqu’il y a peu, celui-ci occupait une superficie de 1 180 m², aujourd’hui montée à 2 500 m². Sur sa page Facebook, Dany a publié une vidéo spectaculaire filmée par un drone, qui montre l’environnement du magasin avant de pénétrer à l’intérieur et d’en faire le tour. « Un client m’a confié que le magasin était désormais presque aussi convivial que son living et qu’il pourrait rester y flâner des heures », raconte Dany, les yeux brillants de fierté. « C’est le plus beau compliment qu’on pouvait me faire. »
« Bien entendu, au début, les clients posent plus de questions quant à l’emplacement de tel ou tel produit, mais c’est normal », admet Dany. « Une fois qu’ils auront repris leurs marques, cela ira mieux. L’essentiel est que les clients soient satisfaits et qu’ils apprécient l’ambiance, car je voulais à tout prix éviter que le magasin soit perçu comme froid ou stérile. L’objectif était justement de créer une atmosphère chaleureuse. »
Dany a lui-même dessiné le concept de son nouveau magasin. « J’ai naturellement dû respecter certaines règles et consignes de Delhaize, mais d’une manière générale, j’ai vraiment pu suivre mes envies. J’ai déjà reçu la visite de nombreux professionnels curieux de découvrir le concept. Même les responsables de Delhaize trouvent que mon magasin est riche d’enseignements pour le futur développement du concept de l’enseigne. »
« Le magasin de mes rêves »
Fils d’agriculteur et boucher de formation, Dany a commencé sa carrière modestement en 1997 sur les conseils de son ami Filip Sabbe, originaire de la même région et lui aussi exploitant d’un AD Delhaize à Lede. Dany fait depuis le début partie de la famille Delhaize et n’a jamais regretté sa décision en plus de vingt ans. Grâce à la reprise du magasin Tom & Co voisin, Dany a fait passer la superficie de son magasin de 750 m² en 2003 à 1 180 m² en 2004. En 2005, il a eu l’occasion de racheter l’ensemble du complexe, auquel sont venues s’ajouter quelques maisons du voisinage. Tout s’est mis en place naturellement.
« J’ai pour ainsi dire pu repartir d’une page blanche et créer le magasin de mes rêves », s’exclame Dany. « Nous avons poursuivi nos activités normalement pendant que les travaux démarraient à côté dans le nouveau magasin. Les clients n’ont pratiquement pas ressenti de nuisances. Les gens m’avaient pourtant mis en garde : tu ne sais pas dans quoi tu t’engages, me disaient-ils. Je suis plutôt du principe que si vous croyez en quelque chose, que vous vous investissez à fond et que vous travaillez dur, le résultat ne peut être que positif. Pif, paf, boum ! Identifier les opportunités et les exploiter. Voilà comment je fonctionne. »
La qualité comme levier de recrutement
Dany passe ses journées devant l’ordinateur, dans son petit bureau. Lorsque vous franchissez le seuil du nouveau magasin, vous pouvez l’apercevoir de loin, assis derrière la vitre, saluer les gens qu’il connaît d’un geste de la main. Mais vous avez encore plus de chances de tomber sur lui dans les rayons. « J’adore les tâches opérationnelles. Je file un coup de main à la boucherie ou à la boulangerie. J’aide au déchargement des camions. Le personnel apprécie. » Pendant la période de démarrage, l’effectif comptait environ 70 personnes, y compris des étudiants jobistes ; en temps normal, le magasin emploie entre 40 et 50 personnes.
Le nouveau magasin est plus spacieux et cela porte ses fruits, souligne Dany. « En ouvrant davantage l’espace, nous avons quintuplé les ventes de certains produits, c’est incroyable ! Les produits ont gagné en visibilité et les gens sont plus à l’aise pour faire leur shopping. » Le rayon frais est le véritable fleuron de l’AD de Lochristi. « La boucherie propose exclusivement de la viande d’une tendreté exceptionnelle. Nous procédons nous-mêmes au désossage et préparons toute une gamme de salades et de plats sur place. Cela représente beaucoup de travail, ce qui se traduit par un prix légèrement plus élevé, mais les clients apprécient clairement la valeur ajoutée. Un pot de choco peut s’acheter n’importe où, mais la qualité que nous proposons nous aide à recruter de nouveaux clients. »
Technologies de pointe
L’importance accordée au frais se remarque aussi dans l’élargissement de l’assortiment réalisé par l’AD de Lochristi après le déménagement vers le nouveau bâtiment plus spacieux : +20 % pour l’alimentaire général et +50 % pour le frais, tant en termes de mètres carrés que de nombre de références. Et pourtant, les rayons n’ont absolument pas l’air surchargés. Cette impression d’espace s’explique avant tout par les larges allées et la vue d’ensemble qu’a le client partout dans le magasin. La présence abondante du bois contribue à l’ambiance chaleureuse. Et puisqu’on parle de chaleur, le magasin est équipé d’un système de chauffage par le sol, ce qui est plutôt rare.
Le nouveau bâtiment fait largement appel aux technologies de pointe. « Pour le refroidissement, nous n’utilisons plus de gaz mais du CO² », explique Dany. « L’installation frigorifique produit de l’eau chaude, le millier de panneaux solaires installés sur le toit couvrent la moitié de nos besoins en électricité, nous récupérons l’eau des toilettes et des installations de rinçage, l’éclairage est de type LED, le toit est pourvu d’une couche d’isolation de 24 cm… » L’AD Delhaize de Lochristi n’est clairement pas seulement le plus grand et le plus beau du pays, il est aussi paré pour l’avenir.
Plus qu’une simple occupation
Pour Dany Van Assche, qui fêtera ses 50 ans en octobre, et son épouse (48 ans), la gestion de l’AD Delhaize de Lochristi est bien plus qu’une simple ‘occupation’. Il s’agit de l’œuvre de leur vie, de leur deuxième enfant, à côté de leur petite fille de 10 ans. « J’adore mon métier, mais il faut être prêt à s’y consacrer du matin au soir, 24 h sur 24, sept jours sur sept », explique un Dany très combatif. « La porte de mon bureau est toujours ouverte pour mes collaborateurs. Je fais aussi souvent un brin de causette avec les clients. Ils me connaissent et inversement. Ces interactions constantes, les contacts sociaux, la proximité vis-à-vis des gens… voilà ce qui me plaît dans le rôle d’exploitant de magasin, et je ne voudrais changer de profession pour rien au monde. »