Une vie après la mort
Après avoir subi pour 170 millions d’euros de pertes en 2011 et 2012, la Fnac, selon de nombreux analystes, était vouée à la mort. La chaîne française de produits culturels et électroniques avait en effet très mal négocié le virage vers l’ère digitale. Elle fut évincée par Amazon, spécialisé dans la vente en ligne de livres et de CD.
Pourtant l’enseigne n’est pas restée les bras croisés et a opté pour une transformation. Pour faire face à Amazon, les prix ont été réduits. La Fnac a également investi dans un nouveau système de distribution afin d’assurer un service plus rapide. En outre la gamme s’est enrichie d’articles plus chers, qui ne risquent pas d’être concurrencés par internet, notamment une série d’appareils mobiles de télécommunication et des articles de papeterie.
Autre nouveauté : la Fnac va proposer un service de streaming musical par abonnement. L’enseigne s’aventure ainsi sur le terrain du suédois Spotify et du français Deezer. Concrètement deux formules seront disponibles : la première permet une écoute illimitée de 200 titres pour 2 euros par mois, la deuxième donne un accès illimité à l’ensemble du catalogue comprenant des millions de titres pour 4,99 euros par mois.
A nouveau rentable
La nouvelle stratégie de la Fnac semble porter ses fruits. Ces dernières années le chiffre d’affaires avait régressé de 5% par an. Par contre durant le dernier trimestre de 2013, pour la première fois depuis trois ans, on observe à nouveau une croissance : grâce aux promotions et au marketing agressifs, les ventes ont progressé de 0,6%. Néanmoins sur l’ensemble de l’année l’évolution du chiffre d’affaires reste négative, avec une baisse de 3,1% à 3,9 milliards d’euros.
Parallèlement la Fnac a appliqué un contrôle strict des coûts. Grâce notamment à un plan social, l’enseigne a pu réduire ses dépenses de 160 millions d’euros depuis 2012, ce qui pour la première depuis des années a généré un cashflow positif. Le résultat opérationnel a augmenté de 13% à 72 millions d’euros. Le bénéfice net s’établit à 15 millions d’euros.
Un PDG prudent
Le PDG Alexandre Bompard reste pourtant vigilant : « Nos marchés restent difficiles. Ils ont régressé d’en moyenne 10% durant ces trois dernières années. La période de Noël s’est bien déroulée, mais cette tendance doit se poursuivre. »
La Fnac fut longtemps un boulet pour son propriétaire Kering, qui décida de céder la chaîne en attribuant à chaque actionnaire des actions de la Fnac et en demandant une introduction en bourse, afin de faciliter la cession. Seule la famille Pinault s’est engagée à garder 38,9% du capital via le holding Artémis.
Traduction : Marie-Noëlle Masure