La fusion de Fnac et Darty, maison-mère du belge Vanden Borre et du néerlandais BCC, commence à porter ses fruits. Pourtant l’inquiétude monte tant en Belgique qu’aux Pays-Bas.
Bénéfice d’exploitation en hausse de près d’un quart
Il y a un an environ le groupe de produits culturels français Fnac est parvenu a racheter l’enseigne d’électronique Darty, après une lutte acharnée avec la chaîne d’ameublement française Conforama et son propriétaire sud-africain Steinhoff. A un croire les premiers résultats en commun, le groupe fusionné a démarré en beauté : le chiffre d’affaires (à taux de change constants) a progressé de 2% à 7,4 milliards d’euros, alors que le bénéfice d’exploitation a bondi de 23,1% à 203 millions d’euros.
Le CEO Alexandre Bompard qualifie le résultat de « très bon » et parle d’une « réelle satisfaction, compte tenu de l’énergie mobilisée par l’opération et vu le contexte économique qui offre peu de perspectives ». Néanmoins les syndicats s’inquiètent : ils craignent que Fnac Darty ne supprime « quelques centaines d’emplois », lorsque le groupe dans le courant de ce mois réduira ces deux sièges principaux français à un seul. En outre ils exigent un plan quinquennal pour les magasins, avec une sécurité d’emploi pour le personnel.
Crainte de pertes d’emplois (ou pire)
Et lorsqu’il pleut à Paris, il bruine en Belgique et aux Pays-Bas. En Belgique un conseil d’entreprise extraordinaire est prévu le 28 mars et là aussi les syndicats craignent des pertes d’emplois. Selon le journal Het Laatste Nieuws, la direction annoncera qu’elle regroupera les trois sièges principaux actuels – Evere (Fnac), Leeuw-Saint-Pierre et Wommelgem (Vanden Borre) – ; par conséquent de nombreuses fonctions se chevaucheront. Fnac Belgique emploie environ 380 personnes, Vanden Borre environ 1.250, dont maximum 500 aux sièges principaux.
Inquiétude également chez le néerlandais BCC : même si le chiffre d’affaires au Benelux a progressé de 2,4% à 908 millions d’euros (grâce à la croissance des ventes en ligne), Fnac Darty précise que cette croissance est attribuable essentiellement aux activités belges. La marge opérationnelle par contre a baissé de 1,1 à 0,4% et s’est établie à 3,8 millions d’euros ; un recul que Fnac Darty impute explicitement aux problèmes aux Pays-Bas, causés par l’introduction d’un nouveau système ERP qui n’était pas encore au point.
« Le webshop en particulier en a souffert », écrit la plateforme de télécoms B2B Connexie. « Mais bien entendu la grande concurrence de Media Markt, Bol.com ou encore Coolblue joue également un rôle. Combien de temps le siège principal va-t-il encore financer BCC ? La question se pose donc si après Phone House, BCC sera le prochain retailer à tomber », ajoute Connexie avec pessimisme.