Le taïwanais Foxconn n’a pas l’intention de se laisser évincer dans la lutte pour la reprise du groupe d’électronique japonais Sharp, même si le gouvernement nippon cherche coûte que coûte à garder l’entreprise sous pavillon japonais …
Forte hausse de l’offre de rachat
Fin décembre on apprenait que le taiwanais Hon Hai Precision Industry, mieux connu sous le nom Foxconn, envisageait la reprise du groupe d’électronique japonais Sharp, en difficultés, et ce pour un montant de près de 2,3 milliards d’euros. Foxconn – qui travaille en sous-traitance pour notamment Apple (iPhone), Sony (Playstation) et Nintendo – a l’intention de réorganiser l’entreprise en profondeur, ce à quoi le gouvernement japonais s’oppose.
Les autorités japonaises ont donc « demandé » au fonds d’état Innovation Network Corp. of Japan d’examiner le dossier, après quoi le fonds a émis une offre de 300 milliards de yens (soit 2,4 milliards d’euros) en vue de reprendre une partie de l’entreprise. Ce qui, selon le gouvernement à Tokyo, serait la meilleure garantie pour limiter autant que possible les pertes d’emplois.
Selon Wall Street Journal, Foxconn aurait émis une contre-offre nettement plus élevée de près de 4,9 milliards d’euros et serait disposé à reprendre l’entreprise dans sa totalité. Le groupe taïwanais espère que la direction de Sharp optera pour « la meilleure solution, économiquement parlant » et ne cèdera pas à « l’ingérence politique ». Les investisseurs ont d’ores et déjà réagi avec enthousiasme : à la bourse l’action Sharp a grimpé de 6%.
Malgré le lourd endettement – qui a atteint 1.100 milliards de yens au cours des quatre derniers exercices comptables – le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe hésite à faire passer l’ancienne étoile de l’industrie électronique japonaise dans des mains étrangères. Selon certains initiés, la décision devrait tomber début février, juste avant l’annonce des nouveaux résultats trimestriels.