Le conflit qui depuis de longues années oppose MediaMarkt, Saturn et la famille fondatrice Kellerhals, va-t-il enfin prendre fin ? Le co-fondateur échangerait ses actions pour une participation dans la maison-mère Ceconomy.
Zizanie depuis 1988
Une solution semble enfin en vue dans l’interminable conflit entre (les descendants de) Erich Kellerhals, le co-fondateur de la chaîne d’électronique MediaMarkt, et le management de ‘son’ enseigne. La famille Kellerhals quitterait le capital de MediaMarktSaturn en échange d’une participation de 25% dans la maison-mère Ceconomy. De plus, la famille toucherait une compensation en cash.
Depuis la reprise de la chaîne en 1988 par le groupe qui ultérieurement allait devenir le groupe Metro, il y a eu de nombreux heurts entre le nouveau management et les fondateurs Kellerhals et Stiefel. Ces derniers détenaient encore des actions dans l’entreprise, mais avaient également gardé voix au chapitre et un droit de véto et ne semblaient nullement disposés à lâcher les rênes de leur enseigne.
Expliquer le fonctionnement de MediaMarktSaturn
« Cordes est déjà le cinquième patron de Metro à qui nous tentons d’expliquer comment le modèle MediaMarktSaturn fonctionne », déplorait Kellerhals en 2011 lors de sa dispute avec le CEO de l’époque. « Mais les présidents du conseil se succèdent sans cesse et jusqu’à présent nous sommes toujours en place. » Le conflit avait finalement terminé en procès à l’issue duquel Cordes était parvenu à atténuer le droit de véto de l’actionnaire.
Néanmoins Kellerhals, avec sa participation de 22%, a continué à exercer une pression sur le groupe. Il aurait menacé de racheter la chaîne et serait également à la base de la scission entre la division électro (Ceconomy) et les activités food du groupe (Metro).
Depuis son décès en 2017, ses descendants seraient, à la demande de Kellerhals lui-même, à la recherche d’une solution. Aujourd’hui le CEO Jörn Werner a évoqué des discussions constructives avec la famille. Bien que la teneur des négociations n’ait pas été dévoilée, il serait question, selon Reuters, d’un échange d’actions. Au total le montant de la transaction s’élèverait à un milliard d’euros.