A nouveau une croissance organique
Durant son exercice décalé (du 1er mai 2013 au 30 avril 2014) Darty a vu son chiffre d’affaires régresser de 6% à 3,58 milliards d’euros. Un recul en grande partie attribuable à la cession de ses activités turques et espagnoles déficitaires, car à périmètre comparable le chiffre d’affaires progresse de 1,7%, et ce sur un marché de l’électronique qui traverse une période difficile.
En France, où les ventes d’électro régressent de 2%, le chiffre d’affaires réalisé dans les 228 points de vente Darty (dont 4 en franchise) progresse de 2,8% à 2,72 milliards d’euros à périmètre comparable. Les 117 magasins en Belgique et aux Pays-Bas subissent une légère baisse de chiffre d’affaires de 1,2% à 686,7 millions d’euros. Dans un marché pourtant en déclin de 3%, Vanden Borre est néanmoins parvenu à gagner en part de marché, alors que BCC perd en part de marché sur un marché très concurrentiel qui régresse de 2%.
Grâce à des économies draconiennes, le bénéfice après impôts s’établit à 9,5 millions d’euros, contre 300.000 euros seulement durant l’exercice précédent : un résultat spectaculaire.
Fin d’une période turbulente
Ainsi Darty semble enfin sortir de sa période turbulente, qui débute lorsqu’en 2003 le groupe britannique Kingfisher décide d’autonomiser l’enseigne d’électroménager française (qu’il avait achetée en 1994) sous le nom Kesa et de l’introduire à la bourse britannique, ainsi que sa filiale britannique Comet. Le management souhaite se développer à l’international et ouvre des magasins en Suisse, en Espagne, en Italie, en Turquie …, mais avec les investissements, les pertes elles aussi s’accumulent.
En 2012 Kesa se voit contraint de vendre Comet. Sous la direction d’un nouveau CEO, Régis Schultz (ex-Kingfisher), le groupe se recentre sur ses trois marchés domestiques historiques la France, la Belgique et les Pays-Bas. Schultz ferme tous les magasins en Italie et en Espagne, trouve un acquéreur pour la filiale turque et cherche à céder rapidement les magasins en Tchéquie et en Slovaquie.
Franchising, cuisines et multicanal
Malgré un contexte de marché difficile, Shutlz envisage l’avenir avec ambition. Ainsi en France il entend augmenter le nombre de magasins en franchise de 4 à 100 ou 150. Parallèlement Schultz souhaite doter davantage de points de vente d’une zone destinée aux cuisines : aujourd’hui ils sont 55 à disposer d’un tel espace, l’objectif est d’en créer 120 supplémentaires. Ceci devrait permettre de doubler le chiffre d’affaires du segment cuisine (dont le chiffre d’affaires actuel s’élève à environ 80 millions d’euros). A noter que les marges dans ce segment sont plus élevées que pour les appareils d’électroménager.
Par ailleurs Darty mise pleinement sur la vente ‘multicanal’. Ainsi le groupe vient de racheter le webshop Mistergooddeal.com, qui selon ses propres dires est le plus grand webshop d’électroménager en France, devant CDiscount (du groupe Casino) et Amazon. De plus tous les magasins seront dotés de points de retrait ‘click & collect’ le plus rapidement possible.
Traduction : Marie-Noëlle Masure