Quel sera l’impact du deal entre Ceconomy (MediaMarkt) et Fnac Darty au Benelux ? Des changements radicaux s’annoncent très certainement, suite à ce mouvement de consolidation dans le secteur de l’électronique.
Dommages collatéraux
L’acquisition complète (d’ici deux ans) de Fnac Darty par Ceconomy paraît plus que probable. Pour la division électronique de l’ancien Metro Group la participation dans le retailer français est une manière de prendre pied sur le marché français, ô combien lucratif, qui jusqu’à présent semblait difficile à pénétrer pour le groupe allemand. Il va sans dire qu’au Benelux le secteur subira des dommages collatéraux. Cette transaction financière suscite d’ores et déjà bon nombre de questions.
Concurrents frontaux
Déjà, le rapprochement des chaînes Fnac et Vanden Borre n’avaient pas manqué de créer l’inquiétude en Belgique. Suite à la fusion des sièges sociaux des deux organisations, les syndicats craignent des pertes d’emplois, ce que dément formellement le groupe. Mais le siège social, n’est pas le principal problème. La question est de savoir si les deux enseignes pourront continuer d’exister côte à côte sur le marché belge, avec pour nouveau collègue un acteur dominant comme MediaMarkt ? Certes le positionnement de la Fnac est quelque peu différent, mais Vanden Borre et MediaMarkt sont bel et bien des concurrents frontaux.
Même si les derniers résultats de Vanden Borre se sont avérés satisfaisants, l’avenir de l’enseigne semble pour le moins incertain. Mais là aussi l’Autorité de la concurrence aura probablement son mot à dire. De fait, dans un monde où l’online ne cesse de gagner du terrain, le réseau de magasins physiques doit être sévèrement évalué. Coolblue et bol.com se taillent la part du lion, et plus encore. Bref, il y a du pain sur la planche.
Intégrer et assainir
Sur le marché néerlandais l’incertitude est encore plus grande. Les difficultés de la chaîne d’électronique BCC ne datent pas d’hier et certains analystes ont déjà prédit une fin douloureuse au retailer. Et désormais la situation risque d’empirer. Interrogé par nos collègues de Marketing Online, l’expert en retail Cor Molenaar ne mâche pas ses mots : « BCC n’est pas une marque forte et est déficitaires depuis des années. Les consommateurs perçoivent donc moins la pertinence de BCC. Garder la marque en vie est une option, mais coûteuse. Aux Pays-Bas Metro s’est déjà séparé de la marque Saturn. Tout est question de reprise, d’intégration de magasins et ensuite d’assainissement. »
Cela paraît logique. Toutefois les interventions draconiennes ne sont pas encore pour demain, tant que la reprise complète n’a pas encore été conclue. Reste à voir si les chaînes concernées bénéficieront effectivement d’un répit de deux ans ? Affaire à suivre …