Une offre de plus de 150 millions d’euros
Le groupe français Bricorama a formulé une offre de plus de 150 millions d’euros sur Mr. Bricolage, le numéro trois du marché du DIY français. Objectif : « Former un nouvel acteur de poids sur le marché du bricolage ».
Avec un chiffre d’affaire d’un milliard d’euros et 223 magasins (dont 92 en France), Bricorama pèse pourtant beaucoup moins lourd que le partenaire qu’il convoite : en effet Mr. Bricolage compte pas moins de 866 magasins (dont 797 en France) et a réalisé un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros (dont 1,9 milliard en France) en 2014. Néanmoins Mr. Bricolage a vu son chiffre d’affaires chuté de 4,4%, ce qui expliquerait l’offre de Bricorama. Cette offre intervient à peine cinq mois après la rupture des fiançailles entre Mr. Bricolage et Kingfisher, propriétaire de Brico Dépôt et Castorama.
Pour l’instant la direction de Mr. Bricolage ne semble pas envisager de céder aux avances de Bricorama : le groupe reconnaît avoir reçu « une offre indicative » de Bricorama, mais dit « ne pas avoir entamé de négociations ». L’ANPF, actionnaire majoritaire (41,9%) de Mr. Bricolage, confirme avoir reçu l’offre, mais affirme « ne pas y avoir donné suite ».
A noter que le jour avant l’annonce de l’offre, Jean-François Boucher, patron de Mr. Bricolage, a démissionné. Selon la version officielle, « pour se concentrer sur d’autres activités professionnelles ». Boucher a travaillé durant 18 ans chez Mr. Bricolage et était un fervent défenseur du rapprochement avec Kingfisher.
Croissance minime du marché du bricolage français
Pourtant selon les analystes, le mariage entre Bricorama et Mr. Bricolage pourrait s’avérer utile. Dans un marché actuellement dominé par deux grands acteurs internationaux – le groupe Adeo (Leroy Merlin, Weldom, Bricoman) avec une part de marché de 38% et Kingfisher (Brico Dépôt, Castorama) avec 33% – les deux chaînes plus petites ont tout intérêt à unir leur forces : aujourd’hui Mr. Bricolage détient une part de marché de 8%, alors que Bricorama doit se contenter de 3%. Par ailleurs les deux groupes sont complémentaires au niveau géographique et travaillent tous deux essentiellement avec des indépendants.
De plus, le marché français du bricolage ne progresse quasiment plus : l’an dernier le chiffre de ventes s’est établi à 24,891 milliards d’euros, une croissance d’à peine 0,8%, alors qu’en 2006 le secteur affichait encore une croissance de 8%.