À partir de samedi, les magasins de bricolage ainsi que les chaînes de jardinage seront autorisés à rouvrir leurs portes, mais à condition de respecter les mêmes conditions strictes que les magasins d’alimentation. Cependant, toutes les parties concernées ne sont pas aussi bien préparées cette réouverture et cette décision ne suscite pas l’enthousiasme de tous.
Mécontentement
La décision du Conseil national de sécurité d’autoriser la réouverture à partir de samedi des magasins de jardinage et de bricolage était plus ou moins attendue : le fait que les magasins d’alimentation (pour animaux) comme Aveve et Horta pouvaient eux rester ouverts avait suscité une vague de mécontentement dans le secteur. Les deux chaînes vendent également des fleurs et des plantes alors que les autres magasins de jardinages devaient garder portes closes.
Brico a déjà annoncé que les quelque 150 succursales de la chaîne rouvriront samedi. « Nous serons prêts à ouvrir », a déclaré hier soir son porte-parole, Rudy Schautteet, au journal De Tijd. « Nous nous étions déjà bien préparés entre-temps. Nous avions déjà appliqué certaines mesures avant la fermeture, comme le contrôle au niveau de l’accès au magasin ou l’installation de plexiglas aux caisses. »
Gamma s’est quant à lui dit surpris par la décision du Conseil de sécurité : « Nous pensions ne pas pouvoir rouvrir avant le début du mois de mai », a déclaré le directeur commercial Werner Van Gansbeke. « Nous allons maintenant voir comment faire. » La chaîne peut s’inspirer de ce qui a été mis en place aux Pays-Bas, où de nombreuses mesures de sécurité ont été prises.
« Éliminer les déséquilibres »
L’Union des indépendants Unizo est très satisfaite et considère qu’il s’agit « d’une bonne solution et d’une solution logique. » « Nous avons fortement soutenu la réouverture générale des magasins de jardinage en raison de la situation inexplicable selon lequel certains d’entre eux étaient autorisés à rester ouverts et d’autres non, et ce, uniquement sur la base d’une différence minime dans la gamme de produits proposés », affirme l’administrateur délégué Danny Van Assche. Selon lui, les magasins de jardinage sont également tout à fait prêts à reprendre leurs activités, « en tenant compte des plus strictes mesures de sécurité liées au coronavirus pour les employés et les clients. »
En ce qui concerne le secteur du bricolage, Unizo compte sur la réouverture des magasins de matériaux de construction. L’organisation met toutefois en garde contre l’apparition de nouveaux déséquilibres, car certains produits provenant de magasins obligatoirement fermés sont également vendus comme sous-produits dans des magasins autorisés à rester ouverts. « Il est donc d’autant plus important que ces déséquilibres soient corrigés dans le courant de la ou des semaine(s) à venir », indique M. Van Assche.
Qu’en est-il des autres secteurs ?
Toujours selon Unizo, de nombreux entrepreneurs issus d’autres secteurs souhaiteraient également pouvoir reprendre leurs activités. L’administrateur délégué pense en particulier au secteur de l’ameublement, car celui-ci peut appliquer et faire respecter assez facilement les mesures de sécurité liées au coronavirus telles que la distanciation sociale.
La fédération du commerce Comeos compte sur une stratégie de sortie claire dès le 3 mai et estime qu’aucun secteur ne devrait rouvrir avant d’autres, explique son directeur Dominique Michel à L’Avenir. L’idée serait de rouvrir tous les secteurs dès que les mesures de sécurité pourront être appliquées. Par exemple, une chaîne qui possède une centaine de magasins en Belgique pourrait décider d’en rouvrir cinquante, à condition que la sécurité soit garantie dans ces cinquante magasins.
Ici et là, l’appel d’un retour au travail se fait de plus en plus fort. Sur LinkedIn, par exemple, Olivier Lanckriet, PDG du Groupe Connect Plus, demande haut et fort pourquoi le secteur électrique reste tenu à l’écart pour l’instant. « Le Conseil de sécurité a décidé que les magasins de bricolage et de jardinage pouvaient rouvrir. C’est leur accorder beaucoup plus de choses. Mais pourquoi ne pas permettre à beaucoup plus d’autres magasins d’accueillir les clients un par un ou sur rendez-vous. Les consommateurs peuvent alors décider eux-mêmes de ce qu’ils jugent important. Electro, produits informatiques, TV… sont maintenant réellement des produits qui offrent à de nombreuses personnes un moyen de communication, une solution pour garder une alimentation saine et la convivialité familiale nécessaire. »