Essilor a abusé de son pouvoir pendant des années, selon l’autorité française de la concurrence. Le fabricant de lunettes a interdit aux plateformes en ligne de vendre ses marques. La société doit payer une amende de 81 millions d’euros, mais elle fait appel.
Choix délibérément limité
Essilor International, le producteur des verres Essilor et Varilux, est condamné à une amende de 81 millions d’euros pour pratiques commerciales déloyales. Avant même sa fusion avec le lunetier italien Luxottica, le fabricant de lentilles aurait empêché certaines plateformes en ligne de proposer ses verres corrigés.
Le fabricant de Varilux a également interdit aux plateformes d’utiliser ses marques et logos et a refusé de fournir des produits de marque. Le groupe a agi de la sorte pour protéger son réseau de détaillants physiques, mais a ainsi discriminé les joueurs en ligne. L’autorité française de la concurrence a également estimé que cela maintenait les prix des lunettes à un niveau artificiellement élevé et limitait le choix des consommateurs.
Bon pour l’ensemble du secteur ?
L’enquête a été ouverte en 2014, mais elle n’est terminée que maintenant. Les pratiques remontent à 2009 et se sont poursuivies pendant plus d’une décennie, estime l’autorité de la concurrence. Sur les 81 millions d’euros d’amende, la société mère EssilorLuxottica doit payer elle-même 15,4 millions d’euros. Le reste, c’est à la filiale de le cracher.
EssilorLuxottica, cependant, fait immédiatement appel. Elle affirme que les mesures prises par l’entreprise étaient pleinement conformes aux réglementations en vigueur à l’époque et ont profité non seulement à ses clients et partenaires, mais aussi à l’ensemble du secteur. Le fabricant de lunettes croit fermement qu’il est justifié d’imposer certaines conditions afin de garantir aux consommateurs la meilleure correction visuelle possible. En d’autres termes, EssilorLuxottica ne croit pas au commerce électronique pour les lunettes corrigées. Le groupe pense pouvoir prouver que la décision de l’autorité de la concurrence n’est pas fondée.