L’année 2018 compte pour la première fois davantage de pharmaciens cessant leurs activités que de nouveaux arrivants : 165 officines ont vu le jour, par rapport à 190 fermetures et 13 faillites. C’est le résultat de la concurrence en ligne et de la percée des chaînes pharmaceutiques, semble-t-il.
La rupture de tendance se poursuit
Selon le spécialiste de l’information sur les entreprises Graydon Belgium, pendant des années, le nombre de nouvelles pharmacies indépendantes dans notre pays dépassait le nombre de fermetures d’officines, peut-on lire dans le journal Het Nieuwsblad. Jusqu’à l’année dernière donc, et cette rupture de tendance se poursuit : au premier trimestre 2019, Graydon comptait 30 starters par rapport à 64 fermetures et 4 faillites.
Pourtant, le nombre de pharmacies ne diminue pas : la croix verte est toujours accrochée à 4.831 façades en Belgique. Ce n’est pas illogique puisqu’une loi sur le droit d’établissement est en vigueur dans notre pays. Si vous voulez ouvrir une pharmacie, vous devez obtenir une licence, qui dépendra entre autres du nombre d’habitants et de l’emplacement de la pharmacie la plus proche.
Les pharmaciens attribuent cette rupture de tendance à la concurrence en ligne croissante provenant d’acteurs tels que Farmaline ou Newpharma (qui a des liens avec la famille Colruyt) et au fait que des chaînes achètent des pharmacies indépendantes, comme MultiPharma ou Medi-Market (qui a récemment conclu un accord avec Carrefour). Ce sont toutes des initiatives que les pharmaciens indépendants regrettent bien évidemment : « Il ne s’agit pas de santé, mais de vente », déclare Lieven Zwaenepoel de l’APB, l’association des pharmaciens de Belgique. « Certains fournisseurs en ligne font même de la publicité pour leurs produits à la télévision. » Ce qui n’empêche apparemment pas ces mêmes pharmaciens de revendre leurs affaires à ces ‘maudites’ chaînes….