La marque de cosmétique L’Oréal a enregistré l’an dernier sa plus forte croissance en dix ans. Ces excellents résultats sont principalement dus à la croissance du marché asiatique et au fameux ‘effet lipstick’. L’année 2019 s’annonce tout aussi prometteuse.
Des centaines de millions d’Asiatiques en quête de plaisir
Le groupe a clôturé l’exercice 2018 sur un chiffre d’affaires de 26,9 milliards d’euros, soit près d’un milliard de plus qu’en 2017. La tendance la plus frappante est la croissance de la région asiatique, où le chiffre d’affaires a progressé de pas moins de 24 % à données comparables. Les bénéfices s’élèvent à 3,9 milliards d’euros, en hausse de 8,8 % par rapport à l’année précédente.
Il s’agit pour L’Oréal de la plus forte croissance en dix ans, une prouesse qui s’explique avant tout par la vitalité de la consommation asiatique. “Des centaines de millions de consommateurs y disposent désormais d’un niveau de revenus qui leur permet de se faire plaisir”, explique le CEO Jean-Paul Agon à CNBC. D’après le PDG, l’économie chinoise n’est pas non plus près de ralentir : “L’Oréal Paris est le numéro un des produits de beauté en Chine, et Maybelline le numéro un du maquillage. Nos produits répondent aux besoins de tous. Nous avons donc de bonnes raisons d’être confiants.”
Agon parle en outre d’une croissance durable : “Le marché accélère et restera performant en 2019. Il existe de multiples raisons à cette forte croissance, parmi lesquelles le développement en Asie, l’e-commerce, le ‘travel retail’ et les soins pour la peau. Vu que ces conditions vont perdurer, nous sommes plutôt optimistes pour cette année.”
L’Europe de l’Ouest doit miser sur l’effet lipstick
La croissance a toutefois été nettement inférieure sur les marchés occidentaux matures : en Amérique du Nord, le chiffre d’affaires a progressé de 2,7 %, mais en Europe de l’Ouest, il a accusé un repli de 0,3 %. L’Oréal identifie néanmoins un facteur positif, en l’occurrence le fameux effet lipstick : lorsque l’économie se porte moins bien, les gens font moins de grosses dépenses mais s’autorisent plus souvent de petits plaisirs, comme les produits de maquillage.
“Il n’est pas certain que l’économie européenne reprenne dans les mois à venir, mais nous sommes confiants dans notre capacité à augmenter notre part de marché et à accélérer notre propre croissance. L’un des atouts de L’Oréal est que le groupe est présent sur tous les segments, tous les marchés et toutes les catégories. Cela nous permet de profiter de la vigueur d’autres pans du marché. Il y a toujours un point positif auquel nous raccrocher. Je n’ai donc aucune raison d’être pessimiste ou inquiet”, conclut Agon.