Les bonnes idées naissent souvent d’expérience personnelle. C’est ce qui est arrivé à Jona Mukabalisa et Gert Linthout à la naissance de leur enfant. Ils avaient demandé à leur famille et à leurs amis de ne pas rien leur offrir de neuf, mais « ce réflexe de donner est tellement ancré… ». Ne pourraient-ils donc pas faciliter la tâche des jeunes parents avec une liste de naissance composée exclusivement d’articles d’occasion ?
6.500 euros en articles pour bébés
C’est ainsi qu’est né, avec leur fils chéri, Mic Mac Minuscule. « L’empreinte écologique d’une liste de naissance d’articles d’occasion est 90 % plus faible, et les familles économisent de l’argent. En moyenne, les Belges dépensent 6 500 euros en articles de bébé pour un premier enfant, souvent pour des choses qu’ils n’utiliseront pas plus de six mois. Chez nous, vous ne payerez qu’un peu plus de la moitié de ce montant », explique le fondateur Jona Mukabalisa. Lors de la RetailDetail Night, elle partagera l’histoire d’une start-up pas comme les autres.
« Deux tiers des articles pour bébés finissent à la poubelle, alors qu’ils pourraient parfaitement avoir une deuxième, une troisième ou une énième vie. La plupart des parents optent pour une liste de naissance d’occasion avant tout pour la durabilité, mais il est évident que l’aspect financier joue également un rôle. Même si vous payez également pour la commodité de notre service – il sera toujours moins cher de rechercher soi-même des articles d’occasion. De plus, nous demandons de reverser 10 % de la différence de prix par rapport au neuf à une association caritative. »
Mic Mac Marriage
Un réseau d’indépendants locaux, les Mic Mac Madames (les messieurs sont également les bienvenus), travaille dans une logique de personal shopper : elles donnent des conseils honnêtes aux parents sur de l’élaboration de leur liste de naissance et partent ensuite à la recherche d’articles d’occasion. Elles peuvent les trouver dans les friperies et les brocantes, mais des familles aussi peuvent vendre leurs articles pour bébé. Les Madames vérifient, rafraîchissent et regroupent les articles jusqu’à ce que les futurs parents viennent les récupérer. Le tout figurera également sur une liste de naissance en ligne afin que les amis et la famille puissent facilement faire des cadeaux de deuxième main.
On compte aujourd’hui 25 Mic Mac Madames en Flandre et à Bruxelles. Soit une couverture géographique presque aussi importante que celle de Dreambaby, le leader sur le marché, note Jona Mukabalisa. Le potentiel de croissance ne réside donc pas tellement dans l’expansion géographique. L’entrepreneuse pense surtout à d’autres moments de la vie, comme un Mic Mac Marriage ou la possibilité de continuer à suivre le ménage après la naissance. L’ambitieuse entreprise s’intéresse également à d’autres pays et régions
« La disruption vient de l’extérieur »
L’ambition est importante si l’on veut avoir un impact, et Mic Mac Minuscule souhaite en avoir le plus d’impact possible sur le marché des bébés. Elle voit également un potentiel parmi les producteurs, qui peuvent adopter des concepts et des modèles circulaires. « Il faudrait procéder autrement, et c’est possible. Mais tant que le modèle reste axé sur la production et la vente, on ne peut s’attendre à aucune évolution fondamentale. »
Jona Mukabalisa estime donc qu’il est beaucoup plus difficile pour les retailers traditionnels de faire la différence dans le secteur de l’occasion. Les marges sont particulièrement faibles sur les produits d’occasion, et la motivation et la tentation de vendre du neuf restent fortes. On notera par exemple que Dreambaby a lancé son service d’occasion quasiment en même temps que Mic Mac Minuscule, mais l’un des deux n’existe plus aujourd’hui. « La disruption vient de l’extérieur. »
Envie voir à l’œuvre des disrupteurs comme Mic Mac Minuscule, Ray & Jules, SKM et bien d’autres ?