Accord concernant les « principes »
Il y a deux semaines les employeurs et les syndicats s’étaient séparés sans avoir pu conclure d’accord concernant l’e-commerce dans le secteur du commerce et de la distribution et ce après des mois de négociations laborieuses. Mais hier, contre toute attente, le ministre fédéral de l’Emploi Kris Peeters (CD&V), annonçait un accord : « Cet accord est une étape importante », déclarait-il.
« Le choix de la concertation sociale paie. Tous les partenaires sociaux ont signé cet accord. Il y a donc maintenant une solution stable et durable pour l’e-commerce. Chaque entreprise pourra donc désormais donner un contenu sur mesure à cette CCT-cadre. Cet accord permettra de créer à court terme de nombreux emplois à part entière dans les secteurs du commerce et de la distribution. A l’heure actuelle ces secteurs, même hormis les petits détaillants indépendants, emploie déjà 250.000 personnes. »
La patate chaude refilée aux négociations CCT
Toutefois le ministre avoue qu’il reste encore du chemin à parcourir : « Tous les signataires s’engagent sur base des principes fixés aujourd’hui à conclure des accords au niveau de l’entreprise permettant de développer les activités e-commerce et de créer des jobs ». Ou comme le formule le journal De Tijd : « L’accord sur l’e-commerce refile la patate chaude aux négociations CCT. » En d’autres termes l’affaire n’est encore dans le sac …
Pourtant Jan Delfosse, directeur général de la fédération du commerce Comeos, se dit optimiste : « Il est important que le travail de nuit soit désormais rendu possible. Ainsi nous pourrons éviter que des jobs disparaissent en Belgique. Forger des accords au niveau de l’entreprise est tout à fait possible », explique-t-il.
L’organisation des entrepreneurs indépendants Unizo se montre elle aussi satisfaite : « « Environ 60% des commandes en ligne s’effectuent entre 15h et 24h. Si en tant que vendeur vous voulez livrer le colis chez le client dès le lendemain, le traitement logistique doit se faire de nuit. Etant donné que cela n’était pas possible en Belgique, les activités e-commerce – et les jobs liés à ses activités – déménageaient vers l’étranger. A présent nos entrepreneurs pourront faire face à la concurrence venant de l’étranger et des jobs supplémentaires seront créés dans l’e-commerce en Belgique », commente Karel Van Eetvelt, administrateur délégué de l’Unizo.
A noter que cet accord ne concerne que les secteurs du commerce et de la distribution. Pour le secteur logistique, dont font partie les entreprises qui expédient les colis depuis des entrepôts centraux, il n’y a pas encore d’accord concernant l’assouplissement de la réglementation en matière d’e-commerce.