Les agriculteurs en colère veulent passer des barrages routiers aux blocages des centres de distribution des chaînes de supermarchés. « Nous voulons frapper les groupes qui nous laissent dans le froid. »
Une pression croissante
En début de semaine, plusieurs dépôts de Colruyt, Delhaize, Aldi et Lidl ont déjà été bloqués par des agriculteurs protestataires. Ces blocages pourraient encore s’intensifier dans les jours à venir : l’attention se déplacera de plus en plus des barrages routiers vers les centres de distribution des supermarchés, a averti Tijs Boelens de Boerenforum ce matin dans l’émission De Ochtend sur Radio 1 : « Je soupçonne que les entrées et sorties des centres logistiques des chaînes de supermarchés devront encore faire face aux agriculteurs qui protestent ».
Les agriculteurs veulent augmenter la pression pour frapper les groupes qui les laissent dans le froid, dit-il : « Une chaîne de supermarchés qui propose les prix les plus bas, cela nous touche au cœur, cela nous touche à la peau. Nous ne produisons pas pour les prix les plus bas, nous ne prenons pas soin de nos animaux pour les prix les plus bas, nous n’entretenons pas un paysage pour les prix les plus bas, nous le faisons parce que nous aimons faire ce travail et parce que nous aimons nos consommateurs. Mais être traités de la sorte par les chaînes de supermarchés, cela déclenche des tensions. J’espère que les supermarchés commenceront à écouter les agriculteurs. »
Des rayons vides
Il est clair que la pression monte. Des barrages ont été érigés devant le centre de distribution de Colruyt dans la Zinkstraat à Halle, près du siège du détaillant. Les agriculteurs laissent passer les travailleurs et les voitures particulières, mais pas les camions de Colruyt. Les dépôts du détaillant à Ollignies et Ghislenghien étaient également bloqués depuis mardi soir. Une vingtaine de tracteurs ont occupé le parking d’un supermarché Colruyt à Hasselt. Le magasin a été fermé par précaution. Le magasin à Marche-en-Famenne a également fermé ses portes.
Mercredi soir, des agriculteurs ont bloqué le dépôt d’Aldi dans la zone industrielle de Cargovil à Zemst. En Wallonie, les centres de distribution de Gembloux et de Vaux-sur-Sûre étaient déjà bloqués. Lidl a déjà vu son dépôt de Marche-en-Famenne au Luxembourg bloqué depuis lundi. Mardi soir, des actions ont également eu lieu au DC de Wevelgem. À Ninove, le centre de distribution de Delhaize est bloqué. Mercredi soir, une action a également eu lieu à Zellik.
Les conséquences de ces actions deviennent progressivement visibles dans les magasins. Il y aurait déjà des rayons vides chez Aldi et Lidl dans la région de Verviers, rapporte Sudinfo. L’incompréhension des détaillants est grande : « Les agriculteurs prennent en otage leur plus grand partenaire : le commerce de détail. Quand il n’y a pas de vente, on n’achète rien non plus aux agriculteurs », a déclaré un porte-parole d’Aldi à HLN.