Pendant des années, l’eau minérale ou de source n’était pas très naturelle. C’est ce que révèle un rapport du gouvernement français, qui met en cause Nestlé et d’autres producteurs d’eau.
Sans doute beaucoup plus
Nestlé admet avoir purifié pendant des années ses eaux minérales par microfiltration, filtres à charbon actif et filtres à ultraviolets, entre autres, rapporte Le Monde. Ces traitements devaient garantir que l’eau soit définitivement potable, mais étaient interdits. Selon la réglementation, l’eau minérale ou de source doit provenir directement de la source et ne peut pas être prétraitée dans des usines de filtration.
Selon Nestlé, il n’y avait pas d’autre solution car les sources d’eau deviennent microbiologiquement et chimiquement contaminées. Entre-temps, bien que le producteur se soit remis en conformité avec la réglementation, un certain nombre de puits contaminés ont été fermés dans la région des Vosges l’année dernière, les marques Hépar et Contrex ont réduit leur production et Vittel s’est même complètement arrêtée en Allemagne. Certaines sources sont désormais utilisées pour des eaux aromatisées et des boissons énergisantes, sous le nom de Maison Perrier, car elles ne sont pas soumises aux mêmes règles que les eaux minérales.
C’est un employé du producteur d’eau français Alma qui a tiré la sonnette d’alarme en 2020. La marque exclusive Châteldon aurait notamment ajouté du sulfate de fer et même de l’eau du robinet à son eau de source. Les enquêtes menées par la suite ont permis à l’inspection du gouvernement français de constater que près de 30 % des marques d’eau embouteillée utilisent des « traitements non conformes », et qu’il est « très probable » que beaucoup d’autres passent à travers les mailles du filet. Entre-temps, la réglementation stricte a été quelque peu assouplie à la demande de Nestlé : la microfiltration est autorisée en France depuis l’année dernière.