Les négociations de prix avec les fournisseurs de marques sont également particulièrement difficiles chez Jumbo. Ainsi, les bonbons Haribo ont disparu des rayons et l’approvisionnement en Coca-Cola risque également d’être interrompu. D’autres marques pourraient suivre.
Parier sur des prix bas
Les négociations annuelles entre Jumbo et ses principaux fournisseurs ne se déroulent pas sans heurts. La chaîne de supermarchés néerlandaise ne veut pas accepter les augmentations de prix de certains fabricants de marques, ce qui se traduit aujourd’hui par des espaces vides dans les rayons des magasins. Depuis plusieurs jours, il n’y a plus de bonbons Haribo dans les supermarchés. Coca-Cola aurait également cessé ses livraisons et certaines marques de bière ne sont plus réapprovisionnées. De plus, Jumbo est en conflit avec un producteur de chips.
« Il est vrai que la disponibilité des produits Haribo et Coca-Cola est actuellement limitée. Les discussions pour 2024 n’ont pas encore été finalisées avec les deux fournisseurs. Naturellement, c’est ennuyeux pour nos clients et nous leur proposons de bonnes alternatives », a confirmé un porte-parole de Jumbo à Distrifood. Ces conflits ne sont pas très surprenants : lors de l’annonce des chiffres annuels la semaine dernière, le directeur général Ton van Veen a déjà déclaré que le détaillant souhaitait se concentrer davantage sur les prix bas, et qu’il attendait beaucoup des partenariats d’achat avec Everest et Epic Partners.
Davantage de rayons vides en perspective
Dans le secteur européen de la distribution alimentaire, l’atmosphère entre les chaînes de supermarchés et les marques multinationales est très tendue en ce moment. En décembre, Colruyt a eu des discussions difficiles avec des fabricants de grandes marques comme AB InBev, Unilever et Mars, ce qui a eu pour conséquence des rayons vides. La semaine dernière, Carrefour a fait savoir qu’il n’était pas d’accord avec les augmentations de prix demandées par PepsiCo : en conséquence, les produits Lays, Quaker, Pepsi, 7up et Duyvis sont absents des rayons, en France comme en Belgique, en Pologne, en Espagne et en Italie.
En effet, après deux années d’inflation élevée, les détaillants alimentaires résistent farouchement aux nouvelles augmentations de prix que les marques A veulent imposer. Avec la chute des prix de plusieurs matières premières et la stabilisation des prix de l’énergie, ils exigent que les prix à la consommation baissent à nouveau. Ils souhaitent également rétablir leurs propres marges, qui se sont fortement réduites ces dernières années. Les fabricants, quant à eux, mettent en avant la forte augmentation des coûts de la main-d’œuvre et affirment qu’ils ne répercutent pas toutes les hausses de coûts. Les observateurs s’attendent à de nouveaux affrontements dans le secteur au cours des prochaines semaines.