Avec cinq ouvertures de magasins en un mois, Carrefour Express termine l’année sur une solide poussée de croissance. L’année prochaine, l’enseigne prévoit jusqu’à 20 ouvertures. « Le segment de la proximité a le vent en poupe », explique Pascal Boon, directeur des opérations.
20 ouvertures en 2024
Pour Carrefour Express, les choses vont vite : rien qu’en décembre, l’enseigne de proximité ouvre cinq nouvelles succursales : à Beersel, Kemzeke, Bruxelles (2) et Ekeren. Le magasin autonome BuyBye, qui vient d’être lancé, fait également partie du réseau Express. « Nous terminons l’année avec 318 magasins. L’année prochaine, nous prévoyons 20 ouvertures », déclare Pascal Boon, directeur opérationnel de Carrefour Express. « C’est ambitieux, mais nous voyons le potentiel, le segment des magasins de proximité est en hausse. »
Les magasins Carrefour Express sont implantés dans des lieux très différents et offrent des services et des produits adaptés en fonction de leur zone de chalandise : en effet, les magasins urbains, les magasins de passage ou les magasins situés dans des quartiers résidentiels remplissent des rôles différents. Leur surface varie de 80 à 400 m². « La surface idéale est d’environ 250 m² : on peut alors offrir une belle gamme, de 5 000 à 7 000 références. »
Renouvellement et rajeunissement
« Nous voulons être là où se trouve le client : dans les hôpitaux, les gares, les stations de métro, les zones de bureaux, les lieux de passage, les zones résidentielles… Trouver des locaux est un défi, tout comme le financement : les banques doivent jouer leur rôle. Pour exploiter les boutiques, nous attirons des profils très divers. À Bruxelles, trouver des franchisés potentiels n’est en fait pas un problème, en Flandre occidentale, par exemple, c’est un peu plus difficile. Mais nous y parvenons. »
Outre l’ouverture de nouveaux magasins, le franchiseur doit également trouver suffisamment de candidats pour reprendre les magasins existants. En effet, entre 20 et 30 entrepreneurs démissionnent chaque année. « C’est un cycle logique de renouvellement et de rajeunissement. Express a fêté son 25e anniversaire l’année dernière. Cela signifie que certains franchisés plus âgés se retirent chaque année. »
Un choix de vie
Beaucoup d’entrepreneurs ne se limitent pas à un seul magasin. À Lasne, nous rencontrons Vincent De Meerleer, qui dit en être à sa troisième vie, après une carrière de fiscaliste chez PwC, puis de chasseur de têtes chez Select HR. « Je voulais absolument faire quelque chose de plus opérationnel, mais il a fallu convaincre Carrefour », dit-il. Entre-temps, il exploite trois magasins : à Uccle, Hoeilaart et Lasne. Trois magasins résidentiels, mais toujours avec des publics différents, et donc avec un assortiment adapté.
L’entrepreneuriat est un choix de vie, dit-il : « En tant que franchisé, il faut être capable de tout faire à la fois : finance, informatique, RH… Je sais gérer des personnes, j’ai une expertise financière, mais je n’ai pas peur non plus d’aider à décharger le camion. De plus, nos magasins sont ouverts sept jours sur sept, ce qui fait que l’on a rarement le temps de se reposer. C’est comme une drogue. »
Fonction sociale
L’aspect social est très important pour Vincent. « Certains clients viennent ici trois à quatre fois par jour. On discute alors. J’aime beaucoup cela. C’est aussi la fonction du commerce de proximité, car il y a beaucoup de solitude dans la société. C’est pourquoi il est important d’avoir une équipe stable, des employés qui connaissent les clients et qui peuvent les conseiller : sur les bières, les vins… Nous avons actuellement une belle gamme de bières de Noël, par exemple. Lasne est également le seul Carrefour Express à disposer d’un comptoir frais traditionnel service ».
Investir dans cette fonction de proximité est payant, estime l’entrepreneur. « À Hoeilaart, nous mettons notre grand parking à la disposition des fêtes de quartier. Nous y avons également installé des tables de pique-nique : les travailleurs aiment venir y boire un verre ensemble après leur journée de travail, au lieu d’aller au café. » Il constate que les clients ont redécouvert la supérette lors de la crise de Covid : « Ils viennent ici non seulement pour leurs achats de dépannage, mais aussi pour leurs courses. Ils n’ont donc pas besoin de prendre la voiture pour aller à l’hypermarché ».
Gamme complète
Et ils trouvent une gamme assez complète chez Carrefour Express. « Un facteur clé de succès est le mélange de marques maison, de marques nationales et de produits locaux. Pour chaque produit de marque, nous proposons une alternative avec un bon rapport qualité-prix. Carrefour Bio, la marque biologique la moins chère de Belgique, continue de bien se porter. Express propose également une petite gamme de produits non alimentaires de base : des articles de cuisine, par exemple. On peut donc vraiment tout trouver ici. Les clients sont souvent surpris. »
Les bastions forts de Carrefour Express sont la boulangerie et le rayon fruits et légumes. « Nous faisons du pain trois fois par jour. Le client doit pouvoir acheter du pain frais à tout moment de la journée. » Mais la chaîne de proximité fait aussi la différence avec des boissons fraîches, des sandwiches, du café frais, des jus de fruits frais, des solutions repas et des fleurs.
Évolutions numériques
Express est forcément un peu plus cher qu’un hypermarché, mais il a d’autres atouts en retour : le service, la proximité, l’ancrage local. Carrefour a également travaillé son image prix, avec les actions pouvoir d’achat et une gamme de produits à moins de 1 et 2 euros. « La promo et le prix sont également importants dans le magasin de proximité. Nous nous concentrons sur des offres adaptées : ici, il n’est pas nécessaire de sortir avec une action 2+1 sur les packs de 6 boissons gazeuses, mais avec des réductions de prix par article. »
Les commerces de proximité n’échappent pas à la tendance à la digitalisation : « Nous constatons une utilisation croissante de la carte Bonus avec ses offres spécifiques ciblées. Et aussi numériquement, avec l’application : notre clientèle villageoise est au fait des évolutions numériques. La récente campagne de timbres numériques a été un succès. L’application anti-débordement Too Good To Go fonctionne également bien. » Les services de livraison comme Uber Eats, Takeaway.com et Deliveroo sont un peu moins pertinents pour un magasin rural comme ici à Lasne, mais dans les villes, ils connaissent un grand succès : dans certains magasins, ils réalisent jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires.
Pour Vincent De Meerleer, le bilan est tout à fait positif : il attend déjà avec impatience un quatrième magasin. « De préférence un nouveau »…