Farfetch, la boutique en ligne de produits de luxe en difficulté, deviendra sud-coréenne après son rachat par Coupang. L’e-tailer bénéficie ainsi non seulement d’un nouveau souffle, mais aussi d’un accès instantané à un marché très riche.
Il ne reste plus que 1 %
Farfetch est en chute libre depuis un certain temps : il y a deux ans, l’entreprise valait plus de 20 milliards d’euros en bourse ; il n’en restait plus qu’un pour cent la semaine dernière. En raison de la crise mondiale du pouvoir d’achat, la classe moyenne supérieure ne peut ou ne veut pas dépenser autant d’argent pour des produits de luxe extravagants. Farfetch a donc eu besoin de capitaux frais pendant un certain temps, mais ses principaux partenaires semblaient réticents à injecter de l’argent.
Pourtant, le nouveau propriétaire est très ambitieux : le fondateur Bom Kim considère la Corée du Sud comme « le pays où les dépenses par habitant en produits de luxe sont les plus élevées », écrit De Tijd – ce que les participants à la RetailHunt de cette année à Séoul ont pu constater de leurs propres yeux. L’application coréenne est bien placée pour mesurer les chances : avec un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros, elle a un pied dans de nombreux secteurs de la consommation. Coupang a également connu récemment une croissance massive : en 2021, Deloitte a qualifié le Coréen de « détaillant à la croissance la plus rapide au monde ».
Inspiré par Amazon
La route vers le haut a été presque aussi escarpée pour Farfetch qu’elle l’a été vers le bas : lorsque l’entreprise est entrée en bourse en 2018, elle n’était pas encore valorisée à un milliard. Peu après, cependant, des collaborations se sont formées avec Alibaba ainsi qu’avec les géants du luxe Richemont et François-Henri Pinault (le PDG de Kering), tous également montés au capital.
Le fondateur José Neves s’était inspiré d’Amazon pour sa plateforme de vente et fournissait principalement des données et des clients aux vendeurs de produits (en l’occurrence très luxueux). Ce fut un succès, mais la pandémie Covid a changé le paysage. Inspirées par l’énorme poussée du commerce électronique, de plus en plus de marques de luxe ont commencé à vendre elles aussi directement en ligne. Ainsi, elles peuvent garder leur propre image (et leurs marges) en main.