Suite à des discussions difficiles sur les prix, on voit de plus en plus de rayons vides dans les magasins Colruyt : le détaillant ne semble pas hésiter à faire pression sur les fabricants de grandes marques comme Unilever et Mars.
Chute des prix des matières premières
Entre-temps, Colruyt a conclu un accord avec AB InBev, après que les bières Stella Artois et Jupiler avaient disparu de ses rayons la semaine dernière. Mais le détaillant continue de mener des discussions sur les prix avec d’autres fabricants de grandes marques. Les produits Zwan et Knorr, deux marques d’Unilever, ont disparu des rayons. Chez le producteur Mars, les marques Bounty, Mars, Snickers et Whiskas manquent à l’appel. Colruyt confirme les conflits en cours mais ne veut pas en dire plus, si ce n’est que les négociations finiront par aboutir à un accord, comme chaque année.
Les déréférencements dans les magasins Colruyt ne sont pas tout à fait inattendus : les observateurs s’attendaient à une période de négociation très difficile. L’année dernière, des conflits ont éclaté à propos des fortes hausses de prix que les fabricants voulaient répercuter – la plupart du temps, ils y sont parvenus – et aujourd’hui, les détaillants en alimentation exigent que les prix recommencent à baisser, étant donné que les prix mondiaux des matières premières sont également en train de chuter à nouveau.
Réduction des marges
Les fabricants de marques ne sont pas d’accord. Ils soulignent que les coûts de la main-d’œuvre – en particulier en Belgique – ont fortement augmenté et que les coûts de l’énergie, du transport et de l’emballage restent également élevés. Certaines matières premières, comme le sucre, le cacao et les huiles, restent également chères. Selon la fédération alimentaire Fevia, la marge moyenne dans l’industrie alimentaire s’est réduite à 2,8 %. Les grands groupes cotés en bourse ont toutefois réussi, pour la plupart, à maintenir leurs marges.
Il n’est pas surprenant que Colruyt, avec sa promesse de toujours garantir aux consommateurs le prix le plus bas, semble maintenant prendre la tête. Mais chez Delhaize et Carrefour, entre autres, les négociations se déroulent également dans un climat tendu, d’après ce que l’on entend dans le secteur. Eux aussi exigent des baisses de prix et des conditions supplémentaires. Reste à savoir si cela conduira également à des boycotts.