Les marges bénéficiaires des producteurs belges de denrées alimentaires sont sous pression. C’est pourquoi Fevia demande un ministre de l’industrie et des mesures de soutien.
Plus de ventes transfrontalières
À l’approche des élections et des négociations annuelles, les producteurs de denrées alimentaires dressent eux aussi leur liste de souhaits. La rentabilité du secteur s’effrite d’année en année, déplore le groupe d’intérêt Fevia, et a même chuté très fortement en 2022. Alors que les marges étaient supérieures à 5 % à la fin des années 1990, elles ne sont plus que de 2,8 % en 2022.
Les prix de vente ont donc moins augmenté que les coûts. La fédération sectorielle a toutefois constaté que les consommateurs belges se déplacent de plus en plus à l’étranger pour faire leurs achats. Au cours des neuf premiers mois de cette année, les Belges ont acheté pour 570 millions d’euros en dehors des frontières, ce qui est déjà plus que pour l’ensemble de l’année 2022.
Sodas 11 % plus chers
Pour rester compétitive, Fevia réclame les mesures bien connues. Le handicap salarial dans l’industrie alimentaire est de 29 %, affirme l’organisation, tandis que les taxes seraient également plus élevées. Une bouteille de boisson gazeuse coûte 11 % de plus en Belgique qu’en France en raison des accises, de la TVA, des contributions sur les emballages et bientôt de la taxe sur les déchets, a déclaré Bart Buysse, PDG de Fevia, à La Libre et à De Tijd. Les prix de l’énergie seraient également plus élevés en Belgique qu’ailleurs.
Toutefois, un souhait plus surprenant figure également sur la liste : la fédération demande la création d’un nouveau poste ministériel, celui de Ministre de l’Industrie. Le nouveau ministre devrait alors assurer une politique cohérente avec une vision prospective et surtout éviter la fragmentation des pouvoirs et les contradictions entre les différents niveaux politiques.