Les frais de personnel réduit de 20%
En Belgique WE Fashion compte une trentaine de magasins et quelque 300 employés, mais la chaîne de mode néerlandaise est en difficulté : « Le segment moyen dans le secteur de la mode est sous pression. D’une part il y a le succès des chaînes bon marché comme H&M et Primark et d’autre part il y a la concurrence des boutiques plus chères », explique la secrétaire syndicale Lieveke Norga dans le journal Het Laatste Nieuws.
Norga craint que WE Fashion dans notre pays subisse le même sort que Mexx, tombé en faillite fin de l’an dernier. Depuis début 2015 le groupe a un nouveau CEO , Joris Aperghis (46 ans), qui prend de sérieuses mesures d’économie : « WE Fashion prévoit une réduction des frais de personnel de 10 à 20% dans les six prochains mois, alors qu’aujourd’hui les effectifs sont déjà à un niveau minimal. Ce qui signifie donc que 10 à 20% des emplois seront supprimés plus que probablement », poursuit Norga.
« Le chiffre d’affaires des magasins sous pression »
La direction à Utrecht pour sa part dément formellement la rumeur d’éventuels licenciements. « Il est vrai que le marché du retail est sous pression. Notre chiffre d’affaires en Belgique a effectivement reculé dans certains magasins, conformément à la tendance du marché. Par contre notre chiffre d’affaires online a augmenté de plusieurs dizaines de pourcents », souligne un porte-parole de WE Fashion.
« Nous n’envisageons pas de supprimer des emplois, ni de fermer des magasins. Au contraire, nous croyons fortement à l’interaction entre nos magasins physiques et nos webshops. »
« Les effectifs ont déjà été réduits de 5% »
Mais selon le syndicat, il y a bel et bien de l’eau dans le gaz : en janvier WE Fashion a fermé son siège belge à Wijnegem (près d’Anvers), impliquant la perte de dix emplois et la semaine dernière trois gérantes de filiales ont été congédiées.
LBC-NVK accuse la direction d’appliquer une stratégie « qui tente d’éviter toute obligation de négociations collectives. Si l’on totalise toutes les interventions au niveau des effectifs depuis début 2015, la chaîne a déjà réduit de 5% le nombre de ses employés en deux mois. En licenciant des employés aussi discrètement que possible, ils tentent d’éluder le seuil critique d’un licenciement collectif et par conséquent les négociations liées au licenciement collectif », conclut Norga.