Une marge bénéficiaire nette d’à peine 0,9%
Après avoir examiné à la loupe les chiffres annuels de 2.237 entreprises automobiles, Federauto tire à la sonnette d’alarme : alors que ces cinq dernières années le chiffre d’affaires a augmenté, les marges bénéficiaires ont chuté et le taux d’endettement est en hausse. Ces cinq dernières années les marges bénéficiaires nettes des concessionnaires de voitures ont diminué de 1,41% à 0,9%.
Avec une marge nette d’en moyenne 1,5% les concessionnaires automobiles flamands s’en sortent plutôt bien par rapport au reste du pays : à Bruxelles le rendement est quasi inexistant (0,06%) et en Wallonie il est même négatif (-0,2%). « C’est une situation malsaine, qui ne s’améliorera pas dans les prochaines années », affirme Carl Veys, président de Federauto, dans le journal De Tijd.
Les concessionnaires Citroën et Toyota surtout éprouvent de grandes difficultés : ils doivent se contenter d’une marge bénéficiaire d’en moyenne un demi pourcent. Les concessionnaires Volvo par contre avec une marge moyenne 2,7% s’en sortent beaucoup mieux.
20.000 emplois menacés
Selon l’organisation sectorielle, la crise est la conséquence d’une combinaison de facteurs : les consommateurs préfèrent acheter des voitures plus petites, les nouvelles voitures nécessitent moins d’entretien et les marques obligent les concessionnaires à faire d’importants investissements.
Les conséquences de tous ces facteurs se font déjà ressentir aujourd’hui : ces dix dernières années le nombre d’entreprises automobiles en Belgique a diminué de près de moitié (de 4.200 à 2.200) et cette tendance ne fera que s’accélérer dans les cinq prochaines années. Si le secteur tarde à s’adapter au changement du marché, 20% des emplois du secteur automobile sur les 100.000 au total risquent de disparaître dans les cinq années à venir », craint Federauto.
Les hypermarchés automobiles versus les ‘petits spécialistes’
Guy Crab, secrétaire-général de Federauto, prévoit qu’à l’avenir il y aura un très net clivage dans l’univers automobile : d’un côté « les hypermarchés automobiles, tels qu’on les voit aussi en Allemagne : des entreprises gigantesques qui vendent des modèles de différents groupes et marques sous un seul toit. Vu leur taille, ces entreprises sont en mesure d’assurer les importants investissements qui seront nécessaires dans les prochaines années. »
De l’autre côté, il y a les petits acteurs, pour qui il ne reste plus qu’à fermer ou se spécialiser : « Soit en tant que ‘Local Hero’ en étant très proche de ses clients, soit en tant que ‘Mobility Service Provider’ en devenant un vendeur de toutes sortes de mobilité : allant du vélo pliable en passant par l’abonnement de train jusqu’à l’autopartage », prévoit Crab.