(Mise à jour) Pour la première fois, un fabricant demande à l’autorité alimentaire européenne le feu vert pour commercialiser de la viande issue de bioréacteurs. Toutefois, l’approbation pourrait prendre des années.
Une start-up allemande
Le demandeur est la startup allemande The Cultivated B, la filiale de viande cultivée d’Infamily Foods, un fabricant de charcuterie et de produits hybrides à base de viande et de légumes de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le producteur cherche à obtenir le feu vert pour commercialiser un produit à base de viande cultivée et de protéines végétales, semblable à un hot-dog, rapporte le Lebensmittel Zeitung.
Il s’agit de la première entreprise au monde à enregistrer un produit à base de viande cultivée auprès de l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Comme la viande cultivée relève du règlement de l’Union européenne sur les nouveaux aliments, le produit doit être soumis à un processus d’approbation rigoureux qui prendra au moins 18 mois, voire plusieurs années.
The Cultivated B produit des bioréacteurs au Canada et se positionnait jusqu’à présent comme un fournisseur de technologie pour les fabricants de viande cultivée, mais change maintenant de stratégie pour commercialiser elle-même de la viande cultivée. Ce changement s’inscrit dans la stratégie de protéines durables du groupe Infamily Foods.
De grands espoirs
Aux États-Unis, deux producteurs ont déjà récemment obtenu l’autorisation de commercialiser de la viande cellulaire issue de bioréacteurs. La commercialisation de la viande cultivée a également été autorisée à Singapour.
Au niveau international, les attentes à l’égard de cette nouvelle catégorie de produits sont élevées, car la viande cultivée est respectueuse des animaux, propre, sûre et durable : par rapport à l’élevage traditionnel, la production émettrait 80 à 90 % de gaz à effet de serre en moins, utiliserait 45 % d’énergie en moins, 90 % d’eau en moins et 99 % de terres en moins. Pourtant, de nombreux obstacles technologiques et financiers doivent encore être surmontés avant qu’il ne soit possible de le commercialiser à grande échelle. Et il reste à attendre les réactions des consommateurs.
Confusion
Mise à jour : il semble y avoir une certaine confusion sur la nature du processus que The Cultivated B a initié avec l’autorité alimentaire EFSA. Toutes les demandes réglementaires adressées à l’EFSA sont publiquement répertoriées sur son site web, mais il n’existe à ce jour aucune trace en ligne d’une quelconque soumission pour une entreprise de viande cultivée, y compris The Cultivated B. Dans son communiqué de presse, l’entreprise parle d’un « processus de pré-soumission » qui, cependant, n’existe pas formellement. Il est possible que The Cultivated B se soit seulement inscrite pour obtenir un identifiant sur la plateforme de l’EFSA, comme de nombreuses entreprises de viande cultivée l’ont fait depuis un certain temps. Contrairement à ce que suggère l’entreprise, cela ne signifie pas le début d’un processus réglementaire à l’EFSA.