À partir de lundi, Carrefour apposera dans ses magasins français une étiquette sur des produits touchés par la « shrinkflation ». Le distributeur affirme vouloir mieux informer les consommateurs, mais les fabricants qualifient cette mesure d’hypocrite.
Des marques connues concernées
« Ce produit a vu son grammage baisser et le tarif pratiqué par notre fournisseur augmenter » : c’est ce que l’on peut lire sur l’étiquette que Carrefour apposera sur les produits à partir de lundi en cas de « shrinkflation ». L’affiche précise également que le distributeur s’engage à renégocier le tarif. Le directeur général Alexandre Bompard a annoncé lui-même l’initiative à la télévision française : « Comme ça, on va avoir une information la plus fiable possible pour les consommateurs, parce que c’est inacceptable de faire ça pour le consommateur. »
Selon BFMTV, pas moins de 122 produits de marques connues seraient concernés. Le paquet de chips Lay’s, par exemple, est passé de 150 à 135 grammes, tandis que le prix au kilo a augmenté de 32 %. Un paquet de Doritos – également du fabricant PepsiCo – a perdu 10 grammes, tandis que le prix au kilo a augmenté de 19 %. Magnum, Findus, Dolce Gusto, Lipton, Pampers et Pedigree se seraient également livrés à cette pratique.
Législation en vue
Jean-Philippe André, directeur de l’ANIA, a réagi avec colère à l’action de Carrefour auprès du Figaro : « Dire qu’il y a de l’arnaque, c’est très hypocrite. Les distributeurs ont accepté ces produits comme tels ». Selon lui, la shrinkflation reste une pratique peu courante. « Vous avez 20.000 références alimentaires dans un supermarché, on est en train de parler de 0,2% ».
Mais en la personne du ministre de l’économie Bruno Le Maire, Alexandre Bompard trouve un allié : pour lui, la démarque inconnue est « une arnaque, c’est scandaleux ». Il travaille sur un projet de loi qui obligera, entre autres, les industriels à rendre « très visible » la réduction du contenu d’un emballage.