Bien que l’inflation des denrées alimentaires dans les supermarchés belges soit en baisse, elle reste très élevée (14,7 %). Testachats demande au gouvernement de prendre des mesures et d’agir contre les pratiques trompeuses telles que la « shrinkflation ».
Les légumes restent chers
Alors que l’inflation des denrées alimentaires était encore de 15,4 % en juillet, elle est tombée à 14,7 % en août. C’est ce qui ressort d’un nouveau relevé de prix effectué par Testachats sur 3 000 produits dans les magasins des chaînes de supermarchés Albert Heijn, Aldi, Carrefour, Colruyt, Cora, Delhaize et Lidl. Une famille moyenne de deux personnes a dépensé 533 euros au supermarché le mois dernier, soit 69 euros de plus qu’il y a un an, selon l’organisation de consommateurs.
Depuis six mois déjà, ce sont les légumes qui augmentent le plus : en août, ils étaient en moyenne 31 % plus chers qu’il y a un an. Les carottes sont devenues 70 % plus chères, les oignons 55 %. Le ketchup (+49%), la purée de tomates (+41%) et les frites surgelées (+39%) ont également continué à être considérablement plus chers. Le prix des œufs a augmenté de 25 %, celui des plats cuisinés de 23 % et celui des articles en papier de 20 %, alors que l’inflation dans cette catégorie était également de 33 % l’année dernière.
Etonné par la « shrinkflation »
Testachats souligne que la baisse des prix des matières premières ne se traduit pas encore par une baisse des prix dans les magasins. Bien que les prix des huiles végétales sur les marchés internationaux soient en baisse depuis mars 2022 (-48 %), l’huile de friture est aujourd’hui 36 % plus chère en moyenne qu’en mars de l’année dernière. Les prix des produits laitiers sont en baisse depuis juin 2022, mais plus de 90 % du lait demi-écrémé et des fromages jeunes sont aujourd’hui plus chers qu’à l’époque. Les céréales sont devenues 17 % moins chères en moyenne depuis octobre 2022, mais environ % de la farine et des pâtes sont aujourd’hui plus chères qu’en octobre de l’année dernière.
L’organisation de consommateurs pointe du doigt le gouvernement : « Notre sentiment, c’est que le gouvernement n’a pas pris la mesure de cette crise. L’envolée des prix a changé les habitudes alimentaires d’une majorité des Belges qui ont opté pour des produits de moindre qualité. Outre l’impact sur le portefeuille, cela a aussi un impact sur la santé des consommateurs », a déclaré Julie Frère, porte-parole, à La Libre.
Elle estime que l’Inspection économique devrait être plus diligente dans le contrôle des activités promotionnelles des détaillants et s’étonne que la pratique de la « shrinkflation », qui consiste pour les marques à ne pas augmenter leurs prix mais à réduire les quantités vendues, soit considérée comme légale.