Après que Delhaize a annoncé lundi matin que 15 succursales seront reprises par des opérateurs indépendants dans les prochaines semaines, des grèves éclatent à nouveau. Les syndicats menacent de prendre des mesures sévères.
Actions spontanées
Le conseil d’entreprise de lundi matin chez Delhaize a été tumultueux. Comme le craignaient les syndicats, le détaillant a annoncé une première liste de 15 succursales qui seront cédées à des entrepreneurs indépendants dans les semaines à venir. Les militants qui s’étaient présentés en grand nombre au siège social auraient brisé une porte et déclenché l’alarme incendie, ce qui a entraîné l’évacuation du bâtiment.
Immédiatement, des grèves spontanées ont également éclaté. C’est le cas à Nivelles, par exemple, où les employés d’un supermarché espéraient que leur magasin ne serait vendu que plus tard. Ces derniers jours, des informations selon lesquelles plusieurs acheteurs potentiels renonceraient à la reprise en raison des conditions strictes imposées par Delhaize avaient laissé espérer un report. Certaines succursales bruxelloises gardent également leurs portes fermées.
Les syndicats envisagent d’autres actions. Le syndicat chrétien francophone CNE a déclaré à La Libre qu’il s’adressait en priorité aux 15 magasins concernés. Les syndicats ne croient pas aux garanties données par Delhaize concernant le maintien des salaires et des conditions de travail. « Si vous allez dans un Delhaize franchisé un dimanche, il n’y a que des étudiants ou des personnes ayant un contrat précaire qui y travaillent », déclare la secrétaire nationale Myriam Djegham. « Ce n’est qu’une question de temps avant que les conditions de travail de ces supermarchés ne se dégradent. »