Heineken fait le bilan d’un premier semestre décevant. Les hausses de prix continuent d’augmenter le chiffre d’affaires du brasseur, mais les volumes de vente diminuent car les consommateurs recherchent des alternatives moins chères.
Les prix vont se modérer
Le chiffre d’affaires de Heineken a augmenté de 5,5 % pour atteindre 17,4 milliards d’euros, mais cette croissance n’est due qu’aux augmentations de prix : le brasseur a vendu 5,6 % de bière en moins. Sur l’important marché asiatique, les volumes ont en fait chuté de 13,2 %, les consommateurs préférant les bières moins chères, à la suite des fortes hausses de prix du groupe. En conséquence, le bénéfice d’exploitation a chuté de près de 9 % et le bénéfice net de 12 %.
Pour l’ensemble de l’année, le brasseur s’attend désormais à une croissance des bénéfices de 0 à 5 %, au lieu des 5 à 10 % prévus précédemment. L’entreprise s’attend à ce que les prix augmentent moins au second semestre de l’exercice et à ce que les volumes s’améliorent progressivement. Par ailleurs, la vente des activités russes continue de traîner en longueur : Heineken a trouvé un acheteur, mais l’opération doit encore être approuvée par le gouvernement.
Un retournement?
La semaine dernière, plusieurs multinationales de l’agroalimentaire ont annoncé de bons résultats semestriels, principalement dus à de fortes augmentations de prix, avec des volumes généralement en légère baisse. Néanmoins, certaines sonnettes d’alarme ont été tirées : par exemple, Unilever a vu ses volumes en Europe – où l’inflation frappe durement – chuter de près de 10 % au cours du deuxième trimestre. Mondelez a également enregistré des baisses de volume plus importantes en Europe, en partie en raison de discussions sur les prix avec les détaillants alimentaires.
Les observateurs se demandent donc si les consommateurs vont continuer à accepter ces hausses de prix permanentes. Il est possible que les mauvais chiffres de Heineken laissent présager un retournement de situation. Jeudi, son rival AB InBev publiera ses résultats semestriels.