Le Parlement européen a approuvé une proposition visant à instaurer des règles strictes en matière de durabilité des biens de consommation. Le vieillissement artificiel et la destruction des produits invendus seront interdits.
Pas de fausse obsolescence
La durée de vie d’un produit ne doit pas être affectée par des caractéristiques de conception, telles que l’absence de mises à jour logicielles ou de pièces de rechange. Il ne faut pas non plus que les cartouches d’encre ou les dosettes de café soient introuvables pour les appareils plus anciens, par exemple. C’est, entre autres, ce qu’a décidé le Parlement européen cette semaine.
Les députés ont approuvé une proposition de la Commission européenne visant à renforcer les règles en matière d’éco-conception. L’initiative s’inscrit dans le cadre du Green Deal. Par exemple, tout produit devra bientôt être facile à réparer et les consommateurs eux-mêmes devront avoir accès aux instructions de réparation.
Ce que les entreprises jettent
En outre, une décision importante a été prise : l’UE souhaite que les produits soient toujours munis d’un « passeport produit » indiquant leur composition et leur impact sur l’environnement. L’Europe espère ainsi permettre aux consommateurs et aux entreprises de faire des choix plus informés. L’étiquetage énergétique des lave-linge et des réfrigérateurs, par exemple, aurait déjà permis de réduire de 10 % la consommation d’énergie de ces appareils.
L’interdiction de destruction est encore plus radicale : non seulement les vêtements invendus mais aussi les appareils électriques et électroniques ne pourront bientôt plus être détruits (un an après l’entrée en vigueur de la loi). Le Parlement demande également aux producteurs et aux détaillants d’indiquer chaque année combien de produits ils jettent et pourquoi.
Cependant, il n’y a pas encore de loi concrète. Maintenant que le Parlement européen a donné son accord, les négociations peuvent commencer avec les États membres sur une véritable législation. Le textile, le mobilier et le fer figurent déjà parmi les secteurs prioritaires, pour lesquels des règles pratiques seront élaborées à partir de l’année prochaine.