Qui sauvera le groupe de supermarchés Casino ? L’investisseur tchèque Daniel Kretinsky et l’entrepreneur français Xavier Niel ont tous deux fait une offre, mais la question est de savoir s’ils pourront sauver beaucoup.
Offre nettement plus intéressante
Le groupe français de supermarchés Casino a urgemment besoin d’une forte injection de capital, faute de quoi il se noiera dans ses 6,5 milliards d’euros de dettes. Deux groupes rivaux se présentent aujourd’hui comme sauveteurs : le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky propose (avec un partenaire) 1,35 milliard d’euros, tandis que le trio d’entrepreneurs français Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari veut avancer 900 millions d’euros.
Kretinsky et le milliardaire Marc Ladreit de Lacharriere (holding de Fimalac) veulent apporter eux-mêmes 860 millions d’euros de capitaux supplémentaires, mais promettent que les créanciers apporteront 290 millions d’euros et que les actionnaires existants investiront encore 200 millions d’euros. Toutes les dettes non garanties seraient converties en capital, ainsi que 1,5 milliard d’euros de dettes garanties, ce qui réduirait l’endettement du groupe de plus de 4,5 milliards d’euros.
Sortie du fondateur Naouri ?
L’offre est donc bien plus élevée que celle des Français, qui tenaient pourtant à sauver le groupe par patriotisme. Le trio Niel-Pigasse-Zouari ne propose que 450 millions d’euros de nouveau capital. L’autre moitié serait un nouvel emprunt, mais à des conditions financières très strictes. Seuls 300 millions d’euros de la dette garantie de Casino seraient convertis en capital, selon la proposition.
Cependant, aucune des deux offres ne suscite l’enthousiasme des investisseurs et des actionnaires, car il ne leur resterait pratiquement rien. Ce qui est d’ores et déjà certain, c’est que le fondateur et directeur général Jean-Charles Naouri perdrait le contrôle de son entreprise dans les deux scénarios, alors qu’un plan de restructuration majeur est de toute façon à prévoir.
L’objectif de Casino est de préparer ce plan de redressement d’ici la fin du mois de juillet, mais il faut d’abord qu’un accord soit trouvé. Pour ce faire, le groupe a besoin de l’accord de ses créanciers. Aujourd’hui, le groupe de supermarchés rencontre les détenteurs d’obligations et le ministère français des finances pour discuter des deux offres.