Wibra Belgique n’a pas respecté la loi Renault lors de sa réorganisation et de sa relance en 2020. Tel est le verdict du tribunal du travail de Liège. La chaîne de magasins doit à présent verser des indemnités aux collaborateurs licenciés.
Réorganisation non autorisée
En 2020, Wibra a dû demander une réorganisation judiciaire en Belgique après que la crise du Covid a fait basculer la chaîne de magasins, qui était déficitaire depuis des années. La direction avait alors immédiatement prévu de réduire les effectifs, de 81 à 36 magasins, mais n’avait pas obtenu l’approbation du tribunal des entreprises de Gand.
La chaîne ne voyait pas d’autre solution que de déposer le bilan, mais elle a redémarré dès le lendemain dans les mains de la direction. Le plan de continuation avec 36 magasins a alors été mis en œuvre, avec l’accord des administrateurs. En raison de la faillite, tous les employés ont été licenciés en premier lieu, mais les 183 employés que la direction souhaitait conserver ont reçu de nouveaux contrats de travail.
Quel Wibra ?
À l’époque, la direction avait déclaré qu’elle cherchait à « refléter correctement la composition du personnel » et à maintenir à peu près les mêmes conditions d’emploi (« pas de changements structurels »). Or, le tribunal du travail de Liège estime aujourd’hui que cette relance n’a pas été faite correctement : l’entreprise aurait dû suivre la loi Renault sur les licenciements collectifs. Wibra doit verser aux employés concernés une indemnité de 3 500 euros, rapporte La Libre.
Or, il n’est pas encore tout à fait clair qui doit payer cette indemnité. En effet, la société Wibra Belgium qui était en cause est en faillite et n’existe en principe plus. Ou bien la chaîne de magasins qui continue sous le même nom et avec la même direction (aujourd’hui actionnaire) est-elle toujours la même Wibra ? C’est à la Cour de justice de l’Union européenne de le déterminer… Affaire à suivre donc.