Le ministre de l’économie, Pierre-Yves Dermagne, veut que les fabricants de produits alimentaires baissent à nouveau les prix dans les supermarchés d’ici à la mi-juillet et menace de prendre des mesures. L’industrie réagit avec indignation.
« Pas normal »
Alors que les prix de l’énergie et des matières premières telles que les céréales, le lait et le pétrole sont en baisse depuis un certain temps sur le marché mondial, le ministre Dermagne s’attend à ce que cette baisse se répercute sur le ticket de caisse des clients des supermarchés. « Il n’est pas normal que lorsque les prix des matières premières baissent, le consommateur doive patienter pendant des mois avant d’en voir l’effet dans le magasin », a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.
Le ministre demande donc à l’industrie alimentaire de se mettre d’accord sur des baisses de prix d’ici la mi-juillet. Il menace de publier une liste des grandes entreprises qui refusent de baisser leurs prix. Entre-temps, l’Observatoire des prix examinera les marges bénéficiaires dans le secteur alimentaire et comparera les prix belges avec ceux des pays voisins.
L’exemple français
M. Dermagne semble s’inspirer de son homologue français Bruno Lemaire, qui a conclu en début de semaine un accord avec les 75 plus grands producteurs français de denrées alimentaires en vue de baisser les prix des pâtes, de la volaille, des céréales et de l’huile, entre autres. Il a lui aussi menacé de « conséquences » telles que des mesures fiscales, des amendes et la publication des noms.
En Belgique, Test-Achats plaide depuis un certain temps en faveur d’un « panier anti-inflation » sur le modèle français, avec des produits de base à des prix plus bas. La fédération du commerce de détail Comeos craint que davantage de Belges fassent leurs achats en France, maintenant que les prix continueront de baisser dans ce pays.
Fevia, la fédération belge de l’industrie alimentaire, n’est pas du tout satisfaite de l’initiative du ministre Dermagne. Il n’est pas question d’une « inflation indue », selon l’organisation. Un plafonnement des prix mettrait les fabricants en difficulté et affecterait l’emploi. Le gouvernement peut maintenir les prix bas, entre autres, en réduisant structurellement les coûts salariaux et en n’augmentant pas la TVA sur les denrées alimentaires.