Le droit de grève a des limites, confirme aujourd’hui le tribunal du Hainaut. Les grévistes ne peuvent pas bloquer les magasins ou les centres de distribution, ce qui signifie que Delhaize peut donc recourir à des huissiers s’ils le font.
Intimidation par les huissiers
Les syndicats et la direction de Delhaize se sont à nouveau affrontés aujourd’hui, quoique devant le tribunal de première instance du Hainaut. Le tribunal s’est prononcé aujourd’hui sur l’utilisation de piquets de grève dans la province lors de manifestations devant les supermarchés Delhaize.
Les syndicats ont dénoncé le recours aux huissiers pour briser les piquets de grève, qu’ils considèrent comme de l’intimidation pure et simple. « Tout est fait pour impressionner le travailleur. Les ordonnances sont généralisées et tellement larges qu’elles vont jusqu’à interdire la présence des personnes sur le site, » a déclaré l’avocat des représentants du personnel cité par La Dernière Heure lors de l’audience du 15 mai. Une violation du droit de grève, disait-il.
Violation du droit de propriété
La question n’était pas la grève, mais le blocage des entrées, a expliqué Delhaize. « Tout n’est pas permis et qu’en cas de voie de fait, la justice peut être saisie. Ces mouvements ont porté atteinte au droit de propriété de Delhaize, étaient contraires à sa liberté de commerce et d’industrie et contraire au droit du travail, » s’est défendu le détaillant.
Le tribunal de Mons suit aujourd’hui le raisonnement de Delhaize : les grévistes ne peuvent pas entraver l’accès aux magasins ou perturber les activités commerciales, même en guise de protestation. Le Hainaut confirme ainsi ce qui a déjà été jugé dans d’autres régions.