Alors que les bénéfices des producteurs de cacao ghanéens ont chuté de 16 % en moyenne depuis 2020, ceux des fabricants de chocolat ont augmenté d’autant de pour cent. C’est ce que révèle une étude d’Oxfam.
Plus de production, moins de revenus
À la veille de la Journée mondiale du commerce équitable, Oxfam présente un rapport alarmant sur les programmes de durabilité des fabricants de chocolat au Ghana. Ce rapport fait état d’une inégalité flagrante entre les agriculteurs et les fabricants.
Les quatre plus grands fabricants de chocolat, Hershey, Lindt, Mondelēz et Nestlé, veulent augmenter leur production, mais cela ne se traduit pas par une augmentation des revenus des agriculteurs. Au contraire, les rendements des cultures ont chuté de 25 % depuis 2020. Même avec les récompenses supplémentaires versées par les entreprises dans le cadre de leurs programmes, les agriculteurs ne parviennent pas à un revenu décent.
En revanche, les fabricants affichent de beaux bénéfices, soit près de 15 milliards de dollars (13,7 milliards d’euros). En moyenne, les entreprises ont versé aux actionnaires plus que leurs bénéfices nets totaux, soit 113 %, entre 2020 et 2022.
« Le marché libre ne résoudra pas le problème »
Oxfam Belgique appelle les responsables politiques à ouvrir la voie à une législation internationale susceptible de remédier à cette situation déséquilibrée. « Cet écart flagrant entre les maigres revenus des producteurs de cacao et les méga-profits des géants du chocolat montre une fois de plus que le marché lui-même ne résoudra pas le problème », affirme Bart Van Besien, chargé de mission à Oxfam Belgique.
Oxfam, qui fabrique lui-même du chocolat, veut maintenant montrer l’exemple avec le projet de chocolat Bite to Fight en Côte d’Ivoire. Oxfam paie un prix nettement plus élevé que le prix du commerce équitable afin que les agriculteurs puissent investir dans la production durable et la diversification, et maintenir ainsi le rendement de leurs cultures.