Mosa Meat, pionnier de la viande cultivée, a ouvert une nouvelle usine pour la production à grande échelle de hamburgers à partir de cellules animales de bovins. Cependant, l’autorisation européenne de commercialiser de la viande ‘in vitro’ n’a pas encore été accordée.
Des centaines de milliers de steaks hachés par an
Lundi, Mosa Meat a inauguré à Maastricht un nouveau site de production de 2760 m² destiné à la production de steaks hachés à base de viande cultivée. Avec cette usine à grande échelle et les usines pilotes existantes, l’entreprise dispose désormais d’un espace de production total de 7 340 m². Le fabricant affirme pouvoir y produire des centaines de milliers de hamburgers à base de viande cultivée par an.
Ceux-ci seront initialement vendus à Singapour, en partenariat avec un fabricant local sous contrat. En effet, la commercialisation de la viande cultivée n’est pas encore possible en Europe pour le moment. Bien que de nombreuses start-ups soient actives dans le développement de la viande cultivée, aucune n’a jusqu’à présent demandé l’approbation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Mosa Meat laisse entendre qu’elle est maintenant prête à le faire. Une telle procédure d’approbation prendrait au moins neuf mois.
Les obstacles empêchent la percée
Mosa Meat a présenté le tout premier hamburger à base de viande cultivée en 2013. Après une dizaine d’années de développement, la production est donc prête à s’intensifier. La viande cultivée est durable : par rapport à l’élevage traditionnel, la production émettrait 80 à 90 % de gaz à effet de serre en moins, utiliserait 45 % d’énergie en moins, 90 % d’eau en moins et 99 % de terres en moins. En outre, aucun animal ne doit mourir pour la produire. Cependant, de nombreux obstacles s’opposent encore à une véritable percée.
Le coût de production, par exemple, est encore très élevé, même si les économies d’échelle permettront bientôt d’y remédier. Toutefois, cela nécessite des investissements importants et le risque demeure que les autorités n’approuvent pas la commercialisation de la viande « in vitro » ou ne le fassent qu’après de longues procédures. L’Italie a récemment annoncé son intention d’interdire la viande cultivée. Convaincre les consommateurs sera peut-être l’obstacle le plus difficile à franchir. Le scepticisme est grand dans une partie de l’opinion publique.