Casino n’a enregistré qu’une hausse de 1% de son chiffre d’affaires au premier trimestre. Le groupe français de supermarchés a même reculé sur son marché domestique. Tous les espoirs reposent désormais sur des baisses de prix et sur une acquisition.
Forte baisse sur le marché intérieur
Casino a connu un début d’année très difficile. Le chiffre d’affaires du groupe n’a progressé que de 1 % pour atteindre 5,4 milliards d’euros, tandis que les ventes en France ont reculé de 0,4 %. Ces chiffres sont d’autant plus frappants qu’une forte inflation a fait grimper les prix des denrées alimentaires. En particulier, les hypermarchés et supermarchés français du groupe ont enregistré de faibles performances : -9,9 % à périmètre constant.
Le groupe procède actuellement à des baisses de prix de 5 à 10 % (selon les endroits), mais fera moins de promotions. L’année dernière, Casino avait pourtant tenté de faire l’inverse, en multipliant les promotions, ce qui ne lui paraît plus possible aujourd’hui. Le groupe a néanmoins ouvert 198 nouveaux magasins au cours du trimestre, principalement des magasins de proximité en franchise.
Dans les supermarchés, en revanche, le nombre de clients se serait déjà stabilisé. De plus, Paris et les enseignes locales (Franprix et Monoprix) ont été épargnés. Le discounter Leader Price tire également son épingle du jeu, le concept remanié représentant 7 % des volumes. Le commerce électronique a enregistré une croissance à deux chiffres.
Mais c’est surtout l’Amérique latine qui est le moteur de la croissance chez Casino. Dans cette région, Grupo Pao de Acucar et Grupo Éxito ont enregistré une croissance du chiffre d’affaires comparable de 9,5 %, tandis que l’Ebitda a augmenté de 27 millions d’euros pour atteindre 108 millions d’euros.
Un choix difficile en vue
Pendant ce temps, l’actionnaire principal Jean-Charles Naouri tente toujours de maîtriser la montagne de dettes, qui s’élève aujourd’hui à 5,1 milliards d’euros. D’ici la fin de l’année, le groupe veut se débarrasser de 4,5 milliards d’euros, dont 1,3 milliard d’euros sont déjà partis. Casino a vendu une participation de 18,8 % dans sa chaîne brésilienne Assai et plusieurs actifs immobiliers et autres en France.
Cependant, Naouri est maintenant confronté à un choix important : d’une part, l’investisseur de détail tchèque Daniel Kretinsky souhaite reprendre le groupe ; d’autre part, Casino est en pourparlers exclusifs de partenariat avec l’agro-industriel Teract et son rival Intermarché. Qu’en sera-t-il ?