Le week-end dernier encore, une réunion avec le médiateur social, la direction et les syndicats n’a pas permis d’approcher d’un millimètre une solution chez Delhaize. Les syndicats prévoient à présent une journée d’action dans tout le secteur du commerce de détail, probablement le 10 mai.
Provocation
La deuxième réunion de la direction et des syndicats de Delhaize avec le médiateur social, samedi dernier, avait déjà commencé sur une fausse note après la publication d’un message vidéo dans lequel l’administrateur délégué Xavier Piesvaux réaffirme que la franchise est la seule option pour le détaillant et que les travailleurs concernés conserveront leur salaire et leurs conditions de travail. Ce message ne laissant aucune place à la négociation, les syndicats ont considéré la vidéo comme une provocation.
La réunion elle-même, selon les syndicats, a une fois de plus fait la sourde oreille. Delhaize se dit ouvert au dialogue mais s’en tient à son plan de transfert des 128 magasins à des opérateurs indépendants. Les syndicats exigent toutefois que le détaillant abandonne ce plan et procède à une restructuration classique, tout en respectant la loi Renault relative aux licenciements collectifs. Ils estiment que la convention collective de travail 32bis, qui garantit le maintien des contrats de travail en cours après une reprise, n’offre pas une sécurité suffisante.
Journée d’action nationale
Un comité d’entreprise « normal » était également prévu pour lundi matin, mais, comme prévu, il n’a rien donné non plus : après tout, la méfiance est particulièrement profonde. Le fait que Delhaize continue à envoyer des huissiers aux piquets de grève n’améliore pas l’atmosphère. Samedi matin, neuf succursales de Delhaize sont restées fermées, mais les supermarchés d’Alost et de Gand, entre autres, ont rouvert après l’intervention d’un huissier. Six supermarchés sont restés fermés lundi matin : deux en Flandre, deux à Bruxelles et deux en Wallonie.
Les syndicats veulent poursuivre leurs actions contre Delhaize et ont décidé d’organiser une journée d’action nationale pour l’ensemble du secteur du commerce de détail, probablement le 10 mai. Les détails de l’action ne sont pas encore fixés. Les syndicats craignent que d’autres détaillants ne suivent l’exemple de Delhaize. Des troubles sociaux ont également éclaté chez Aldi et Lidl ces derniers jours. Ikea a mis fin à une convention collective, Match procède à des économies dans son siège et Colruyt restructure Dreamland, qui est vendu à ToyChamp.