De Carrefour à Colruyt, les groupes de supermarchés investissent massivement dans les acquisitions ces dernières années. Mais que recherchent-ils ? Et pourquoi le font-ils ? Une nouvelle étude de Strategy&, filiale de PwC, s’est penchée sur la question.
De haut en bas
Entre 2013 et 2022, les grands distributeurs alimentaires européens ont réalisé 5 % d’acquisitions supplémentaires chaque année, ce qui représente un total de 84 opérations. En 2020 et 2021, ils ont profité des turbulences du marché pour réaliser des acquisitions moins coûteuses, mais aussi de la nécessité d’assurer la sécurité et de renforcer les chaînes d’approvisionnement, surtout pendant la crise Covid. Compte tenu de la volatilité actuelle, Strategy& s’attend à une verticalisation encore plus poussée à l’avenir.
Dans quoi les distributeurs alimentaires ont-ils investi ? En amont et en aval, car il s’avère que près de 40 % de toutes les acquisitions de la dernière décennie ont tourné autour de l’accès aux consommateurs ou de la connaissance de ces derniers. Il s’agit notamment d’investissements dans l’analyse des données, les applications, les services de livraison et le commerce électronique.
Cependant, plus d’un quart (27,5 %) des acquisitions sont allées dans l’autre sens : un grand nombre de détaillants ont racheté des fournisseurs ou des fabricants afin de mieux contrôler l’approvisionnement en produits ou les processus de la chaîne d’approvisionnement. Fait remarquable, les distributeurs de produits alimentaires ont souvent racheté (en partie ou en totalité) leurs partenaires boulangers.
Rachat ou partenariat
Alors que les gouvernements et les consommateurs exigent de plus en plus de durabilité, les détaillants ont aussi investi dans la fin du cycle, c’est-à-dire dans le recyclage, pendant les années de pandémie. Plus d’un accord sur dix concernait la gestion des déchets ou des solutions d’emballage recyclable. La logistique et les logiciels ont également été acquis par les détaillants.
Strategy& cite comme exemple frappant la société mère de Lidl, le groupe Schwarz, qui a beaucoup investi dans sa chaîne d’approvisionnement ces dernières années en procédant à diverses acquisitions dans les domaines de la production, de la logistique et des technologies informatiques. Nestlé, quant à lui, excelle du côté des producteurs : le géant des produits de grande consommation a non seulement acheté de nombreuses start-ups et jeunes marques pour séduire encore plus de consommateurs, mais il a également conclu de nombreuses collaborations.
Le rapport souligne les accords conclus par Nestlé avec Barry Callebaut et Starbucks, entre autres, mais aussi les collaborations stratégiques autour des matières premières, de l’emballage et de la logistique. Il ne s’agit donc pas forcément d’acquisitions coûteuses.
Pourquoi la verticalisation et la coopération sont-elles si nécessaires dans le secteur du retail ? Vous trouverez toutes les réponses dans la toute nouvelle édition du livre The Future of Shopping : Re-set Re-made Re-tail.