Les consultations entre les syndicats et la direction de Delhaize n’ont à nouveau rien donné aujourd’hui. La direction ne laisse pas de marge de négociation, selon les syndicats. Le ministre de l’économie Pierre-Yves Dermagne a donc nommé un médiateur.
Un moment crucial raté
Ce matin, les syndicats et la direction de Delhaize se sont longuement concertés, mais les discussions n’ont abouti à rien, le syndicat libéral ACLVB a dit à VRT Nws. « Il a été annoncé qu’il n’y avait pas de marge de négociation, » a déclaré le secrétaire Wilson Wellens. Le 24 avril, les conseils d’entreprise reprennent, « avec les membres ordinaires », et la chaîne de supermarchés poursuit la mise en franchise de ses 128 supermarchés intégrés. Les syndicats réfléchissent à leurs prochaines actions.
Aujourd’hui, c’était le dernier comité d’entreprise extraordinaire et donc un moment important. Même si les tensions étaient encore vives, les syndicats et la direction espéraient cette fois-ci une percée, ou au moins le début de discussions constructives. Delhaize a maintenant demandé au ministre du Travail et de l’Économie, Dermagne, de nommer un médiateur social.
Selon le détaillant, l’entreprise souhaite s’engager dans un dialogue social, mais ce sont les syndicats qui rompent prématurément les négociations. Les syndicats auraient voulu éviter cette démarche, car ce médiateur serait l’un des présidents des commissions paritaires (controversées) du secteur du commerce de détail, selon GvA.
Un webinaire comme « provocation »
La réunion d’aujourd’hui n’a toutefois pas commencé sous de bons auspices. Lundi, Delhaize avait invité les employés à un webinaire sur « la gestion du changement », ce que le syndicat socialiste BBTK a immédiatement qualifié de pure provocation. Ce matin, des centaines de travailleurs et de militants syndicaux se sont également rendus au siège de Delhaize à Zellik, où s’est tenu le conseil d’entreprise extraordinaire.
Aujourd’hui, en signe de protestation, 64 des 128 supermarchés intégrés sont fermés, principalement à Bruxelles et en Wallonie. En Flandre, tous les magasins sont ouverts sauf six. À Bruxelles, par contre, tous les Delhaize en gestion propre sont fermés, et en Wallonie, seules quatre succursales ont ouvert leurs portes ce matin. Les entrepôts fonctionnent normalement aujourd’hui.
Une réforme de l’ensemble du secteur ?
Entre-temps, les syndicats libéraux et chrétiens ouvrent le débat au reste du secteur. Ils souhaitent une harmonisation des commissions paritaires, qui ont conduit à des différences majeures dans les conditions de travail et de rémunération. Ils veulent également mettre sur la table la question de la représentation syndicale : dans les chaînes regroupant plusieurs entités, les employeurs échappent souvent à la représentation syndicale obligatoire.
À l’occasion des consultations sectorielles biennales, qui débutent le 17 avril, ACV Puls et ACLVB ont déposé un préavis de grève générale. Il est intéressant de noter que Colruyt Group est également favorable à la simplification des nombreuses commissions paritaires. Buurtsuper.be, l’organisation UNIZO des supermarchés indépendants et des magasins spécialisés, demande par contre à Delhaize « de trouver d’urgence une solution à son problème, avant qu’une concertation sociale ne doive avoir lieu pour l’ensemble du secteur du commerce de détail ».