45 des 128 supermarchés intégrés de Delhaize ont rouvert jeudi, surtout dans le nord du pays. A Bruxelles et en Wallonie, par contre, la grève se poursuit, peut-être pour longtemps.
Encore 83 magasins fermés
Depuis plus d’une semaine, plusieurs dizaines de magasins Delhaize restent fermés en raison de grèves spontanées, suite à l’annonce, mardi dernier, d’un plan prévoyant le transfert de tous les magasins intégrés à des franchisés indépendants. Pourtant, en Flandre surtout, de plus en plus de supermarchés rouvrent leurs portes : 45 succursales étaient à nouveau ouvertes aux clients jeudi matin. C’est 11 de plus que mardi dernier.
83 magasins, surtout à Bruxelles et en Wallonie, restent encore fermés, peut-être même jusqu’à mardi prochain, date à laquelle un nouveau dialogue social est à l’ordre du jour. Le 14 mars, un premier conseil d’entreprise extraordinaire a fait la sourde oreille, les syndicats quittant la réunion au bout de 15 minutes seulement.
Guerre d’usure attendue ?
Delhaize espère que d’autres magasins rouvriront dans les prochains jours. Après tout, le fait que des magasins restent fermés nuit à l’entreprise et à son avenir, a déclaré le détaillant à l’agence de presse Belga. Selon une estimation du professeur de commerce de détail Gino Van Ossel, la chaîne de supermarchés aurait déjà perdu quelque 75 millions d’euros de chiffre d’affaires après une semaine. D’autre part, l’entreprise ne paie pas les salaires des grévistes.
Les syndicats se préparent toutefois à une longue guerre d’usure, au cours de laquelle ils souhaitent surtout mener des actions ciblées les jours de grande affluence. En effet, maintenir tous les magasins fermés pendant plusieurs semaines deviendrait inabordable pour les syndicats et les travailleurs, écrit De Tijd. Les militants menacent également de fermer les centres de distribution, ce qui affecterait également les magasins indépendants. Pour les syndicats, il s’agit d’une lutte existentielle car leur base de pouvoir chez Delhaize est en jeu.
Grand intérêt des entrepreneurs
Le plan de Delhaize, par contre, peut compter sur un grand intérêt de la part des candidats à la reprise et des investisseurs, semble-t-il. Plus de 150 parties intéressées ont déjà contacté le détaillant pour s’enquérir des conditions d’une reprise. Il s’agit notamment de propriétaires de magasins Delhaize affiliés, de collaborateurs internes et de candidats extérieurs à l’entreprise. Les entrepreneurs sont à leur tour approchés par des investisseurs potentiels qui souhaitent co-investir dans le capital d’un magasin.
Toutefois, il est encore trop tôt pour entamer de véritables négociations commerciales. Deux autres conseils d’entreprise extraordinaires sont prévus ce mois-ci, mais il n’est pas certain qu’ils permettent de faire avancer le conflit. En outre, Delhaize doit encore respecter un délai de préavis de six mois pour la convention collective sur l’organisation des magasins, qui a récemment été résiliée unilatéralement par le détaillant.